Live Report
Heavy Week End 2024
Zénith du Grand Nancy
Nancy 2024
En voilà une belle affiche pour ceux qui, comme moi, ne pourront pas participer au Hellfest 2024. Une très belle affiche même que ce “Heavy Week End” dans le superbe Zenith du Grand Nancy à l’architecture étonnante qui permet d’avoir une salle en intérieur de 8000 places, et un côté extérieur en forme d'amphithéâtre géant qui peut accueillir 25000 personnes. Avec une superbe acoustique, ce qui ne gâche rien.
Placé juste avant le Hellfest, mais en même temps que le Graspop en Belgique, le Heavy Week end a réussi à attirer des groupes de légendes du rock et du heavy comme Scorpions, Deep Purple, Megadeth, Alice Cooper et Judas Priest. Vous rajoutez à cela des valeurs sûres comme Pretty Maids, de retour avec toujours autant d’efficacité, Extrême toujours groovy et puissant, Sortilège, un des groupes français de légende et Tom Morello, que l’on ne présente plus avec un show en solo très attendu et particulièrement réussi. Et bien entendu, des valeurs montantes comme l’excellent Ayron Jones et son rock à la fois heavy et grunge avec des références au Hip Hop et à la Soul. Pas étonnant pour lui qui vient de Seattle qui a toujours été une terre de création musicale. Et on terminera par ceux qui ont “inauguré” musicalement cette édition 2024, The Last International avec un rock racé, accrocheur menée par une chanteuse charismatique Delila Paz.
Malheureusement, je pense que la météo annoncée a, peut être, un peu freiné le public qui aurait pu être plus nombreux. Et finalement, il n’y a eu que quelques gouttes le vendredi, mais cela n’a pas empêché les groupes de se produire. Et les spectateurs qui étaient présents ont vécu quelque chose de superbe, et surtout ils pourront dire qu’ils étaient là pour la 1ère de cette aventure. Car, il y aura un second Heavy Week end l’an prochain, c’est sûr. Et c’est tant mieux car c'est vraiment un superbe festival dans un cadre magnifique.
Pour en revenir à la musique, nous avons eu droit à de très belles prestations, même exceptionnelles comme celles de Dave Mustaine avec Megadeth qui a retourné le festival avec son trash metal énormissime. Ça a envoyé du lourd du début jusqu’à la fin, et on a même aperçu des sourires sur le visage de Dave. C’est vous dire…. Efficaces, et toujours fidèle à leur show fait de gros sons et de lights, Judas Priest a, également, réussi un superbe show, tout en puissance, avec un Rob Halford en grande forme qui entrera sur scène en Harley lors du rappel. Et bien entendu, un “Richie Faulkner” intraitable à la guitare. Scorpions sont, eux aussi, restés fidèles à leur show toujours bien en place. Ils sont en tournée pour célébrer les 40 ans de leur album “Love at First Sting”. On retrouvera donc une set list légèrement différente des passages précédents. Seule ombre au tableau, c’est la forme de Klaus Meine, le chanteur. Il se déplace à peine, et fait de gros efforts pour sortir la bonne note. Il faut dire qu’à 76 ans, et toute une vie de tournée, on peut comprendre. Ce qui ne l’empêche pas de faire le job avec classe.
Autre moment un peu délicat, ça a été Deep Purple. Les légendes du rock ont assuré un très bon show, si ce n’est Ian Gillan qui a de plus en plus de mal avec sa voix. Ian Paice, Don Airey, et Roger Glover ont été parfait tout comme le nouveau guitariste Simon McBride qui nous a gratifié de solos magnifiques, compensant ainsi les temps de récupération de Ian Gilian. N’empêche que Deep Purple est une légende du rock et qu’ils méritent encore tout notre respect.
Alice Cooper a, lui aussi, 76 ans. Mais par contre, il est hyper présent sur scène et sa voix n’a pas bougé. Quel show ! Quelle puissance ! Quelle énergie. On a retrouvé tous les ingrédients de ces concerts: le boa, l’infirmière, la décapitation, bref les provocations “Cooperiennes”. Et il faut dire qu’avec 3 guitaristes sur scène, Ryan Roxie, Tommy Henriksen, et la superbe et excellente Nita Strauss, on en prend plein les oreilles. Monstrueux.
On parlait également des valeurs sûres, des groupes qui ont marqué l’histoire du rock et du heavy, et ils ont, eux aussi, répondu présent.
Pretty Maids de retour après les ennuis de son chanteur, c’est toujours du bonheur. Des titres incontournables comme "Back to Back" ou "Future World", mais aussi des morceaux légendaires comme "Red Hot and Heavy", ils ont ravi les nombreux fans qui se sont pressés contre la scène pour partager ce moment avec eux. A l’image de Extrême, qui ont, également, offert un moment éblouissant. Ils ont bâti leur show autour de “Pornograffitti”, leur album culte sorti en 1990. Avec un Gary Cherone en mode showman, le groupe nous a offert un concert qui restera dans les mémoires. Guitares électriques ou acoustiques, rythmes groovy à souhait, avec de superbes ballades et un final avec un “Vol du Bourdon” exceptionnel d’un Nuno Bettencourt virtuose et en feu.
En parlant d’exception, quel plaisir de retrouver Sortilège sur les planches. Ce combo de heavy et power metal français, emmené par l’incontournable Zouille, était très attendu par les fans. Ils se sont pressés contre les barrières afin de communier avec le groupe. Car oui, il s’agit bien d’une communion. Et ils n’ont pas été déçus car Sortilège a offert un set parfait tant musicalement que sur les choix des chansons, passant de titres incontournables aux chansons de leur nouvel album. Un retour sur le devant de la scène qui fait vraiment plaisir.
Pour en terminer avec les groupes, j'avoue que j’avais un peu d’appréhension avec Tom Morello. Les derniers extraits de ses prestations sur scène ne m’avaient pas vraiment convaincu, même s’il faut bien reconnaître que la puissance et l’énergie font vraiment partie de son ADN. Mais voilà, Tom Morello fait partie de ces grands artistes qui savent s’adapter, évoluer même pendant leur tournée. Et le show qu’il nous a offert en est la preuve. C’était grand. Un show qui alliait musique et art avec la projection de photos derrière lui. Chaque titre était illustré d’une photo différente. Toujours engagé, il a fait passer à travers ses chansons et des photos, ses messages de paix, de partage, de respect mais aussi sa rage et son engagement. Un très bon concert où il a joué, bien entendu, quelques titres incontournables de Rage Against, dont “Killing in The Name of” en instrumental, laissant ainsi le public chanter ce morceau culte. Il a également rendu hommage à Chris Cornell, le chanteur de Soundgarden. Un joli moment d’émotion.
En conclusion, il est vraiment dommage que les gens aient eu peur de la pluie car cette première édition méritait beaucoup plus de monde. Mais, au vue de la réussite que cela a été, le seconde, l’année prochaine, sera encore plus belle que celle-là. Et puis, tous les mois de juin ne seront pas aussi pluvieux que cette année non !!!
Vivement le Heavy Week End 2025..
Remerciements: Olivier Garnier (Replica Promotion), Gerard Drouot Production, toutes les équipes du festival et les équipes sécurité du pit. Et bien entendu, tous les copains photographes pour ce bon moment partagé.
L&T Le 03.07.2024