LIVE REPORT
IRON MAIDEN
AVATAR
La Defense Arena
Paris 2025
Aujourd'hui on va faire les choses un peu différemment. Un live report c'est le vécu, expliqué plus ou moins en détails, d'un concert. Or ici je vais narrer allègrement mon périple car il s'agit de coucher sur papier (enfin sur word en l’occurrence) le ressenti d'un événement majeur, historique, un moment où la Terre elle même a arrêté sa rotation pour profiter de ce moment. Oui quand à Paris le soleil est toujours là à 21h20 c'est que quelque chose se passe (je savais pas que le soleil existait dans le Nord...). Il y a quelque jours j'ai appris que j'étais accrédité pour le dit événement. En toute transparence, ce n'est que le fameux pass en main, avec mon nom dessus, que la réalité s'est révélée à moi. Je vais couvrir le double concert complet d'IRON MAIDEN à la gigantesque DEFENSE ARENA. Juste un soir hein. Et c'est déjà beaucoup. Je suis le groupe depuis plus de vingt ans alors cette opportunité vaut à elle seule tous mes Noëls !
Samedi 19 Juillet. 8H03. Je rentre dans la gare d'Avignon et je me dis, « Tiens c'est le départ pour le Hellfest ? ». Non. C'est bien des quatre coins de l’hexagone que les fans ont fait le déplacement. La moitié de mon train a été décoré de Tshirts de la « vierge de fer » et ce n'est que le début. Une fois dans la capitale (et rassuré qu'aucun événement impromptu et néfaste ne vienne entacher cette expérience unique) je me pose à mon point d'eau habituel siroter quelques verres de ce magnifique breuvage, adulé des metalleux : La bière ! Et ce faisant, j'échange avec d'autres fans, allant et venant. Nous y allons de nos expériences, de nos moments forts avec le groupe, le tout en souriant et trinquant, me rappelant que dans le metal il n'y a pas d'inconnus, seulement des amis. Nous prenons tous congés les uns des autres avec des « A ce soir ! », mais nous ne nous reverrons pas (ça fait triste dit comme ça mais non. On ne sera pas quatre kikis mais vraiment une horde ce soir (dont quatre guerriers et un sorcier maléfique). Une fois bien hydraté, le métro de la ligne 1 me mène à ma destination (encore heureux!) : la Défense Arena, qui me sera révélée une fois passé cette arche démentiellement haute, qui vous donne vraiment la sensation d'entrer dans un sanctuaire où quelque chose d'unique va prendre place. La marée humaine (ce n'est pas une image on dirait vraiment un torrent, et oui torrent, marée je sais qu'il n'y a rien en commun mais je n'ai rien trouvé d'autres) ne me donne qu'un aperçu de la foule présente ce soir. Je la contourne (ça prend du temps) pour récupérer tout ce que je dois récupérer, ayant peur d'être à la bourre. Et j'ai raison de l'avoir fait, car une fois l'administratif fait, je n'ai que deux heures d'avance ! Oui, j'aime prendre mes précautions. Mais alors, que faire pendant deux heures dans une zone infestée de chevelus arborant des T-shirts de mon groupe préféré? Profiter du moment avec des fans, encore, communier et profiter de l’allégresse qui m'habite en cet instant. (Pour ceux qui ont trouvé c'est cinq points pour Serdaigle ! Bravo!).
19h30. AVATAR entre en scène sur « Dance Devil Dance ». Les festivités commencent. Et à entendre le public derrière moi, je peux vous assurer que de nombreux fans sont présents pour soutenir, enfin plutôt admirer les suédois. Le surpuissant « Let It Burn » continue d'enfoncer le clou avant de nous offrir, pour la première fois en live, « In The Airwaves » et je vous le donne en million (c'est comme en mille mais en mieux) le morceau est violent, véloce et m'évoque un death metal bien plus pesant que ce que le groupe nous propose habituellement. Vivement l'album parce que ça sent très bon ! Le groupe prouve en quelques minutes qu'il est une force majeure de la sphère metal sur laquelle il faut compter. Un poids lourd.
20h40 : Briefing. Soldats garde à vous ! En fait ce n'est pas du tout l'ambiance. Ça sera plus cool. Je vous explique : la « tour manager » vient pour nous expliquer ce qu'il va se passer sur scène pendant les trois premiers titres de façon à ce que nous préparions nos shoots (j'ai eu l'unique jet de flamme grâce à ça ! Merci!) et nous rappeler la sécurité dans le pit vis à vis des cameramen. Le tout avec le sourire et la gentillesse.
20h50 : la salle est plongée dans le noir. Et c'est en entendant les premières notes de « Doctor Doctor » que le public, déjà chaud, va passer au stade incandescent jusqu'à la fin de « The Ides Of March ». Le groupe arrive sur « Murders In The Rue Morgue » avec une grosse explosion et là, le chaos a enfin pris possession de la foule ! De mon point de vue le son est bon (on en reparlera) et le groupe semble ne pas avoir pris une ride depuis 30 ans... « Bruce is a real monkey » nous a dit la manager et c'est vrai ! Comme à son habitude il ne tient pas en place, Janick est un vrai acrobate qui n'a pas hésité à jouer avec moi (Merci!), Steve toujours aussi charismatique, Dave concentré, Adrian inspiré mais plus discrets. Assister à ça d'aussi près semble irréel. « Wrathchild » et « Killers » finiront de revisiter l'album éponyme emblématique avec un « Eddie » aux couleurs de l'album qui tentera d'assassiner Janick à maintes reprises mais qui sera vengé quand Bruce lui broiera les noix... (Les noix... les fruits ? Ah non. Les noix... les noix!). Trois titres passés à la vitesse de l'éclair et me voilà hors de l'Arena. Je fonce déposer le matériel à la consigne et rentre illico dans la salle pour profiter du show. Je louperais dans l'opération « Phantom Of The Opera » (Noooon !) et « Number of The Beast » (Noooonnnn [bis repetita]). Mon cerveau baignant actuellement dans un cocktail endorphinique. Il ne me manque plus qu'une chose pour atteindre Fonzie: le houblon. Et dans un verre collector s'il vous plaît hein ! Je me mets bien et je profite comme il se doit de tout ce qui va suivre : « The Clairvoyant » (ça fait plaisir de l'entendre lui!) et le raz de marée qui arrive : « Powerslave » (avec le masque emblématique), « Two Minutes To Midnight » et « Rime of The Ancient Mariner ». Avec l'écran géant qui sert de backdrop, autant dire que le visuel pose l'ambiance de façon classe et épique, et on s'en régale à chaque titre. J'étais peut-être trop heureux à ce moment là pour m'en rendre compte mais le son semblait ne pas être parfait d'après les commentaires post concert. Mais il ne venait pas du groupe mais plutôt de l'acoustique de cette très (trop) grande salle. Moi je n'ai pas été choqué. Je trouvais que Bruce était en excellente forme vocale. C'est simple, on dirait qu'il a retrouvé ses 40 ans ! Bluffant (comme d'habitude vous me direz). Et voir, enfin... Entendre Bruce tacler Hidalgo )en parlant du fameux albatros) m'a bien fait rire ! On continue avec le best of survitaminé avec « Run To The Hills », « The Troopers » et « Hallowed Be Thy Name ». Malgré tout, la présence de « Seventh Son of A Seventh Son » n'était pas (selon moi) le meilleur choix : Le break est trop long sur ce titre et j'aurais préféré un « Flight Of Icarus » ou un « Infinite Dreams » pour rester sur le même album. Mais ne pinaillons pas. Il y a de quoi faire et je suis content (étonné aussi) que le groupe ne joue aucun titre de « No Prayer For The Dying ». En même temps aucun titre sur cet album ne mérite sa place à côté des monstres sacrés interprétés ce soir. Le rappel finira d'achever les fans aux anges avec « Aces High » (la claque), « Fear Of The Dark » (épique au possible avec un chœur de 40.000 aficionados) et l’efficace « Wasted Years » qui nous fait terminer la messe sur une note joyeuse. Plus de deux heures de heavy metal... IRON MAIDEN prouve une fois de plus qu'il est cet emblème intergénérationnel inébranlable. L’énergie est toujours très présente, le show rodé au poil de fion, les musiciens toujours ahurissants. Je vais passer pour le vieux fan mais il n'y a pas beaucoup de groupes de cette stature qui assurent encore une prestation de cette envergure.
Les anglais ont fait trembler Paris, et La Defense Arena. C'était clairement « The Place to Be » !