interview
Junon
Il y a quelque temps, nous avons rencontré Arnaud et Florian, respectivement chanteur et batteur de Junon (Ex General Lee). Retour sur cette très belle rencontre pour parler d’une des belles sorties de l’année, l’excellent album "Dragging Bodies To The Fall"...
Allez, on commence avec l'habituelle question je suppose, pouvez-vous faire un petit retour sur qui est Junon, le groupe ?
A: Junon à la base c'était General Lee qu'on a créé en 2001. On a fait pas mal d'années sous ce nom de groupe. On a décidé d'arrêter l'aventure en 2015, pour des raisons diverses. Et puis, ça nous a pas mal démanger au bout d’un certain temps pour reprendre la musique. On s'est dit tout le monde est dispo donc on refait de la musique ensemble. Après une pause de 4 ou 5 ans, on a remonté un groupe. Mais on s'est dit qu'on ne pouvait pas garder le nom de General Lee, car avec le temps nos influences ont un peu changées. Ainsi que nos envies au niveau musical. Donc on a cherché un nouveau nom de groupe. Après un brainstorming plutôt intensif (rire), on a choisi Junon qui est le premier morceau qui avait été enregistré par General Lee. Comme ça la boucle était bouclée. Ça nous a permis de relancer un peu la machine en changeant de nom et même musicalement d'être un peu différent de General Lee.
F: Ça nous a donné un peu plus de liberté. En changeant de nom, on peut faire des choses qu'on aurait peut-être pas pu faire avec General Lee où on était plutôt dans un carcan. Là, on voulait vraiment faire autre chose.
C'est votre premier album après un EP sorti en 2021 "The Shadows Lengthen", est-ce qu'on est dans la suite de cet EP ou c’est totalement différent ?
F: Je pense qu'on est effectivement dans une suite logique. On a toujours composé de façon naturelle et hyper ouverte. Une fois de plus, on n'a pas voulu se mettre de carcans. L’EP était comme ça donc il fallait qu'on fasse un album pareil. On a vraiment composé en fonction de ce qu'on avait envie de faire. Alors, oui, je pense que c'est une suite parce que ce sont les mêmes mecs qui ont écrit et qui ont composé. Nos influences sont les mêmes et fondamentalement ça a été composé au même moment que l’EP. Donc oui, c'est une suite à l’EP. On s'est permis quand même pleins de trucs. On ne peut pas sonner pareil sur 9 titres que sur 4.
A: Avec General Lee, on avait essayé un peu avec du chant clair vers la fin. Donc maintenant, avec Junon, il y en a un peu plus. Pour moi, Junon reste une version de General Lee plus mélodique. Et quand même un petit peu plus varié. Ill faut comprendre qu'on est quand même 6 dans le groupe, dont trois guitaristes, donc les propositions de compositions sont nombreuses. Il faut arriver à prendre dans tout ça pour en faire quelque chose de cohérent. Parce que ça peut vite partir à droite et à gauche. C'est ce qui explique pourquoi l'album est plutôt varié.
Quels changements, musicalement, par rapport à cet EP et surtout par rapport à votre manière d’appréhender la musique puisque c’est une évolution de General Lee?
F: Je pense que c'est juste plus varié. Dans l’EP déjà, il y avait des morceaux qui étaient assez lents et atmosphériques. Je pense à “The Bleeding” et sur l’album un morceau comme “Halo of Lies” est aussi lent et pose une ambiance. Et à la fois sur l'album, on a des morceaux qui sont aussi vifs que “Carcosa” par exemple. Avec “Out of Suffering”, Il y a une espèce de chant scandé où on est tous ensemble, fédérateur. On s'est permis de faire rentrer plus de choses dans cet album.
Où vous nous entraînez-vous avec ce nouvel opus "Dragging Bodies To The Fall" ?
A: On est parti sur un nouveau concept au niveau des textes. Je suis toujours aussi fan de “Lovecraft” et de ses grands anciens et je mixe ça avec l'état actuel de la planète. Les textes restent imagés mais on est pas loin de l'apocalypse. J'ai imaginé un peuple qui est obligé d'aller vivre sous terre parce qu'on ne peut plus vivre sur la surface de la planète.
Un album noir, très noir que présentez comme un exutoire. Vous aviez besoin de vous exprimer, de sortir tout ça, ou bien surtout d'alerter d’un avenir qui semble bien compromis ?
A: À partir du moment où tu montes sur scène, que tu envoies du gros son, que tu mets tes tripes et tes peurs personnelles dans les textes, ça nous permet de nous sentir mieux.
F: Tu as plein de choses que tu ne te permettrais pas de faire dans la vie de tous les jours. je sais que, fondamentalement, dans la vie, nous, on est des gentils. On monte sur scène sans être forcément quelqu'un d'autre. Mais il y a une part de soi qui dit qu'il faut qu'on sorte tout ça.
A: On a le droit de se lâcher. Et c'est hyper agréable.
Les textes sont puissants. On navigue entre révolte, déchirement, presque même un peu de résignation ?
A: Parfois oui. Ce n'est pas un message très positif. Le métal en général, c'est du théâtre où tu forces le trait. Ça fait partie un peu du jeu.
F: C'est une façon de naviguer dans toutes ces phases là. C'est un peu comme les 5 phases qu'ils annoncent après un décès. La première phase, c'est le déni. Tu ne comprends pas et après c’est la colère. Une fois que c'est sorti, il y a tout ce côté mélancolie et la vraie peine qui arrive. Et à la fin le côté résignation. On a crié tout ce qu'on avait, on a voulu alerter, on a fédéré, mais il y a un petit côté peine perdue.
9 titres, un peu plus de 45 minutes, c'est un album, dense, intense, condensé, peut être même plus "enragé" que l'EP ?
A: C'est vrai que c'est quand même assez produit avec beaucoup de couches et de guitares et beaucoup d’infos. Et en termes d'humeur, c'est assez varié. 45 minutes ça me paraît bien. Ça permet de passer sur un vinyle simple (rire). C'est à peu près ce qu'on fait sur scène. On joue environ 50 minutes. Après, quand tu dépasses ce timing là, je pense que tu perds un petit peu d' énergie.
Comment vous avez travaillé ? Qui fait quoi ?
F: On est assez dispatchés un peu partout en France. Donc on a essayé de se faire des semaines ou tout du moins des gros weekend où on était tous ensemble pour composer. C'est pour ça qu'on a mis un peu de temps parce qu'il fallait arriver à équilibrer les agendas. On part souvent d'un riff de base d'un des guitaristes. Et quand on se retrouve, on compose autour de ce riff ou de cette ritournelle. Et à partir de cette base là, on rajoute les batteries, la basse, les guitares. Et quand on sortait de ces weekends là, on avait le temps de prendre un peu de recul, de réécouter et de modifier certains passages en rajoutant une couche ou en enlevant d'autres. Et la magie de 2024, c'est que tout le monde peut enregistrer à la maison et envoyer à tous les autres et demander l’avis des gens. Donc, il y avait ces phases de compo où on était tous ensemble et on faisait des grosses quantités de compos qu’on polissaient par la suite chacun chez soi, et qu'on faisait tourner à la session suivante.
Et au niveau des textes, Arnaud, tu écris en fonction de la musique ou tu as déjà des textes écrits d'avance je veux dire ?
A: Non non, je n’ai pas de textes écrist d'avance. Mais quand je m'y mets, je me consacre à 300 %. Mais c’est dur pour moi. Donc c’est clairement quand on compose qu’on fait pas mal de “yaourts” que je récupère pour travailler sur les morceaux qui sont déjà bien avancés. Et puis là je commence à poser mon flow. Ensuite, je commence à mettre des mots là-dessus. Mais j'ai rarement des textes faits à l'avance.
Je vais avoir 2 questions justement sur les compos. Est ce que vous vous adaptez à son flow et à sa voix, et est-ce que quand vous composez, vous le faites pour la scène, ou pas spécialement ?
F: Non pas spécialement, l'essentiel, c'est qu' il faut que ça sonne. Si sur tel ou tel passage on a envie qu'il y ait un break pour que Arnaud pose quelque chose là-dessus, on s'arrête tout simplement . Même si on sait qu'il n’y a pas de flow ou pas encore de paroles, on sait qu’à ce moment-là, il y aura du chant. Grosso modo c'est ça. Pour ce qui est de la scène, on ne se pose absolument pas la question: on compose comme on a envie de composer et on sait que ça donnera forcément quelque chose en concert.
Tous les titres peuvent être joués sur scène ?
A: Oui quasiment. Après, ce qu’il y a de marrant, c'est qu’il y a des titres, on se dit “tiens ça ça va être très très cool à jouer sur scène”. Mais quelquefois ce sont des titres auxquels on ne pensait pas qui donnent encore plus quand on est en concert que sur l’album studio. C'est pour ça que c'est toujours compliqué de savoir ce qui va bien ou pas bien sonner en live.
Justement, sur scène, on retrouvera des morceaux de General Lee, ou pas ?
A: Au début, quand on faisait des dates pour l’EP, oui. Mais ensuite on a décidé qu'on arrêtait. Parce qu'après, il y avait le risque de moins composer et d'aller piocher dans les chansons de General Lee.
F: Attends on veut pas devenir un “tribute à General Lee”. (rire)
L'album a été enregistré, mixé et masterisé par Francis Caste au Studio Sainte-Marthe à Paris. Qu'est ce qu'il vous a apporté ?
A: La rigueur (rire). A la base, on est allé chez Francis juste avec deux titres juste pour faire un test. Car on avait l'habitude, avec General Lee, d'enregistrer avec les mêmes personnes: Clément Decrock, qui est notre nouveau bassiste. Il était le batteur de General Lee, et là il est avec nous à la basse. Donc on avait l'habitude d'être à la maison chez lui et d'enregistrer “avec les pantoufles” on va dire. Et on a eu envie de se mettre un peu en danger et d'aller voir un peu ailleurs. Et Francis Caste c'est le nom qui revient le plus souvent dans le milieu du métal.
F: Ça a été une expérience totalement différente de ce qu'on a vécu avec Clément. Une autre façon d'approcher la musique, d'approcher le son aussi. Chez Clément, on avait une sorte de grande chapelle naturelle. Chez Francis, c'est tout petit et c'est tout concentré. Donc il y a une autre dynamique. Surtout moi à la batterie c'est ce que j'ai ressenti. En faisant les prises c'est très différent. Ça a donné une dimension autre à notre musique. On est passé de quelque chose qui sonnait très naturel à quelque chose qui est plus produit, plus rigoureux.
Musicalement, même si on parle de Post-Hardcore, votre musique est un mélange de beaucoup d'influences. Punk, Metal, Hardcore. Mais vous vous vous définissez comment ?
A: Effectivement tu es toujours plus ou moins obligé de mettre ton groupe dans une case. Donc on va dire que ça oscille entre du post métal du post hardcore. On a le cul entre 8 chaises à peu près (rire).
F: Moi quand on me demande ce que je fais je dis qu’on fait du métal tout simplement. On cherche pas à faire tel ou tel style, on fait ce qu'on a envie de faire.
Merci beaucoup pour cette interview.
A: Merci
F: Yes, merci à toi.
https://www.facebook.com/wearejunon
L&T le 02.06.2024
Allez, on commence avec l'habituelle question je suppose, pouvez-vous faire un petit retour sur qui est Junon, le groupe ?
A: Junon à la base c'était General Lee qu'on a créé en 2001. On a fait pas mal d'années sous ce nom de groupe. On a décidé d'arrêter l'aventure en 2015, pour des raisons diverses. Et puis, ça nous a pas mal démanger au bout d’un certain temps pour reprendre la musique. On s'est dit tout le monde est dispo donc on refait de la musique ensemble. Après une pause de 4 ou 5 ans, on a remonté un groupe. Mais on s'est dit qu'on ne pouvait pas garder le nom de General Lee, car avec le temps nos influences ont un peu changées. Ainsi que nos envies au niveau musical. Donc on a cherché un nouveau nom de groupe. Après un brainstorming plutôt intensif (rire), on a choisi Junon qui est le premier morceau qui avait été enregistré par General Lee. Comme ça la boucle était bouclée. Ça nous a permis de relancer un peu la machine en changeant de nom et même musicalement d'être un peu différent de General Lee.
F: Ça nous a donné un peu plus de liberté. En changeant de nom, on peut faire des choses qu'on aurait peut-être pas pu faire avec General Lee où on était plutôt dans un carcan. Là, on voulait vraiment faire autre chose.
C'est votre premier album après un EP sorti en 2021 "The Shadows Lengthen", est-ce qu'on est dans la suite de cet EP ou c’est totalement différent ?
F: Je pense qu'on est effectivement dans une suite logique. On a toujours composé de façon naturelle et hyper ouverte. Une fois de plus, on n'a pas voulu se mettre de carcans. L’EP était comme ça donc il fallait qu'on fasse un album pareil. On a vraiment composé en fonction de ce qu'on avait envie de faire. Alors, oui, je pense que c'est une suite parce que ce sont les mêmes mecs qui ont écrit et qui ont composé. Nos influences sont les mêmes et fondamentalement ça a été composé au même moment que l’EP. Donc oui, c'est une suite à l’EP. On s'est permis quand même pleins de trucs. On ne peut pas sonner pareil sur 9 titres que sur 4.
A: Avec General Lee, on avait essayé un peu avec du chant clair vers la fin. Donc maintenant, avec Junon, il y en a un peu plus. Pour moi, Junon reste une version de General Lee plus mélodique. Et quand même un petit peu plus varié. Ill faut comprendre qu'on est quand même 6 dans le groupe, dont trois guitaristes, donc les propositions de compositions sont nombreuses. Il faut arriver à prendre dans tout ça pour en faire quelque chose de cohérent. Parce que ça peut vite partir à droite et à gauche. C'est ce qui explique pourquoi l'album est plutôt varié.
Quels changements, musicalement, par rapport à cet EP et surtout par rapport à votre manière d’appréhender la musique puisque c’est une évolution de General Lee?
F: Je pense que c'est juste plus varié. Dans l’EP déjà, il y avait des morceaux qui étaient assez lents et atmosphériques. Je pense à “The Bleeding” et sur l’album un morceau comme “Halo of Lies” est aussi lent et pose une ambiance. Et à la fois sur l'album, on a des morceaux qui sont aussi vifs que “Carcosa” par exemple. Avec “Out of Suffering”, Il y a une espèce de chant scandé où on est tous ensemble, fédérateur. On s'est permis de faire rentrer plus de choses dans cet album.
Où vous nous entraînez-vous avec ce nouvel opus "Dragging Bodies To The Fall" ?
A: On est parti sur un nouveau concept au niveau des textes. Je suis toujours aussi fan de “Lovecraft” et de ses grands anciens et je mixe ça avec l'état actuel de la planète. Les textes restent imagés mais on est pas loin de l'apocalypse. J'ai imaginé un peuple qui est obligé d'aller vivre sous terre parce qu'on ne peut plus vivre sur la surface de la planète.
Un album noir, très noir que présentez comme un exutoire. Vous aviez besoin de vous exprimer, de sortir tout ça, ou bien surtout d'alerter d’un avenir qui semble bien compromis ?
A: À partir du moment où tu montes sur scène, que tu envoies du gros son, que tu mets tes tripes et tes peurs personnelles dans les textes, ça nous permet de nous sentir mieux.
F: Tu as plein de choses que tu ne te permettrais pas de faire dans la vie de tous les jours. je sais que, fondamentalement, dans la vie, nous, on est des gentils. On monte sur scène sans être forcément quelqu'un d'autre. Mais il y a une part de soi qui dit qu'il faut qu'on sorte tout ça.
A: On a le droit de se lâcher. Et c'est hyper agréable.
Les textes sont puissants. On navigue entre révolte, déchirement, presque même un peu de résignation ?
A: Parfois oui. Ce n'est pas un message très positif. Le métal en général, c'est du théâtre où tu forces le trait. Ça fait partie un peu du jeu.
F: C'est une façon de naviguer dans toutes ces phases là. C'est un peu comme les 5 phases qu'ils annoncent après un décès. La première phase, c'est le déni. Tu ne comprends pas et après c’est la colère. Une fois que c'est sorti, il y a tout ce côté mélancolie et la vraie peine qui arrive. Et à la fin le côté résignation. On a crié tout ce qu'on avait, on a voulu alerter, on a fédéré, mais il y a un petit côté peine perdue.
9 titres, un peu plus de 45 minutes, c'est un album, dense, intense, condensé, peut être même plus "enragé" que l'EP ?
A: C'est vrai que c'est quand même assez produit avec beaucoup de couches et de guitares et beaucoup d’infos. Et en termes d'humeur, c'est assez varié. 45 minutes ça me paraît bien. Ça permet de passer sur un vinyle simple (rire). C'est à peu près ce qu'on fait sur scène. On joue environ 50 minutes. Après, quand tu dépasses ce timing là, je pense que tu perds un petit peu d' énergie.
Comment vous avez travaillé ? Qui fait quoi ?
F: On est assez dispatchés un peu partout en France. Donc on a essayé de se faire des semaines ou tout du moins des gros weekend où on était tous ensemble pour composer. C'est pour ça qu'on a mis un peu de temps parce qu'il fallait arriver à équilibrer les agendas. On part souvent d'un riff de base d'un des guitaristes. Et quand on se retrouve, on compose autour de ce riff ou de cette ritournelle. Et à partir de cette base là, on rajoute les batteries, la basse, les guitares. Et quand on sortait de ces weekends là, on avait le temps de prendre un peu de recul, de réécouter et de modifier certains passages en rajoutant une couche ou en enlevant d'autres. Et la magie de 2024, c'est que tout le monde peut enregistrer à la maison et envoyer à tous les autres et demander l’avis des gens. Donc, il y avait ces phases de compo où on était tous ensemble et on faisait des grosses quantités de compos qu’on polissaient par la suite chacun chez soi, et qu'on faisait tourner à la session suivante.
Et au niveau des textes, Arnaud, tu écris en fonction de la musique ou tu as déjà des textes écrits d'avance je veux dire ?
A: Non non, je n’ai pas de textes écrist d'avance. Mais quand je m'y mets, je me consacre à 300 %. Mais c’est dur pour moi. Donc c’est clairement quand on compose qu’on fait pas mal de “yaourts” que je récupère pour travailler sur les morceaux qui sont déjà bien avancés. Et puis là je commence à poser mon flow. Ensuite, je commence à mettre des mots là-dessus. Mais j'ai rarement des textes faits à l'avance.
Je vais avoir 2 questions justement sur les compos. Est ce que vous vous adaptez à son flow et à sa voix, et est-ce que quand vous composez, vous le faites pour la scène, ou pas spécialement ?
F: Non pas spécialement, l'essentiel, c'est qu' il faut que ça sonne. Si sur tel ou tel passage on a envie qu'il y ait un break pour que Arnaud pose quelque chose là-dessus, on s'arrête tout simplement . Même si on sait qu'il n’y a pas de flow ou pas encore de paroles, on sait qu’à ce moment-là, il y aura du chant. Grosso modo c'est ça. Pour ce qui est de la scène, on ne se pose absolument pas la question: on compose comme on a envie de composer et on sait que ça donnera forcément quelque chose en concert.
Tous les titres peuvent être joués sur scène ?
A: Oui quasiment. Après, ce qu’il y a de marrant, c'est qu’il y a des titres, on se dit “tiens ça ça va être très très cool à jouer sur scène”. Mais quelquefois ce sont des titres auxquels on ne pensait pas qui donnent encore plus quand on est en concert que sur l’album studio. C'est pour ça que c'est toujours compliqué de savoir ce qui va bien ou pas bien sonner en live.
Justement, sur scène, on retrouvera des morceaux de General Lee, ou pas ?
A: Au début, quand on faisait des dates pour l’EP, oui. Mais ensuite on a décidé qu'on arrêtait. Parce qu'après, il y avait le risque de moins composer et d'aller piocher dans les chansons de General Lee.
F: Attends on veut pas devenir un “tribute à General Lee”. (rire)
L'album a été enregistré, mixé et masterisé par Francis Caste au Studio Sainte-Marthe à Paris. Qu'est ce qu'il vous a apporté ?
A: La rigueur (rire). A la base, on est allé chez Francis juste avec deux titres juste pour faire un test. Car on avait l'habitude, avec General Lee, d'enregistrer avec les mêmes personnes: Clément Decrock, qui est notre nouveau bassiste. Il était le batteur de General Lee, et là il est avec nous à la basse. Donc on avait l'habitude d'être à la maison chez lui et d'enregistrer “avec les pantoufles” on va dire. Et on a eu envie de se mettre un peu en danger et d'aller voir un peu ailleurs. Et Francis Caste c'est le nom qui revient le plus souvent dans le milieu du métal.
F: Ça a été une expérience totalement différente de ce qu'on a vécu avec Clément. Une autre façon d'approcher la musique, d'approcher le son aussi. Chez Clément, on avait une sorte de grande chapelle naturelle. Chez Francis, c'est tout petit et c'est tout concentré. Donc il y a une autre dynamique. Surtout moi à la batterie c'est ce que j'ai ressenti. En faisant les prises c'est très différent. Ça a donné une dimension autre à notre musique. On est passé de quelque chose qui sonnait très naturel à quelque chose qui est plus produit, plus rigoureux.
Musicalement, même si on parle de Post-Hardcore, votre musique est un mélange de beaucoup d'influences. Punk, Metal, Hardcore. Mais vous vous vous définissez comment ?
A: Effectivement tu es toujours plus ou moins obligé de mettre ton groupe dans une case. Donc on va dire que ça oscille entre du post métal du post hardcore. On a le cul entre 8 chaises à peu près (rire).
F: Moi quand on me demande ce que je fais je dis qu’on fait du métal tout simplement. On cherche pas à faire tel ou tel style, on fait ce qu'on a envie de faire.
Merci beaucoup pour cette interview.
A: Merci
F: Yes, merci à toi.
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L&T le 02.06.2024