interview

In Der Welt
Rencontre avec Thomas de "In Der Welt". Ils font partie de cette nouvelle génération de groupe français de Post Metal, engagé, rageux avec une grosse influence venue des 90s. C'est fort, puissant, et à découvrir très rapidement...

L&T: Salut Thomas. Peux-tu présenter le groupe "In Der Welt", le nom, votre histoire ?
Thomas: Salut, alors le groupe a été créé en 2019. Julien (batteur), Arnaud (chant/guitare) et moi (guitare) on avait un groupe de rock où je chantais. On avait envie de faire quelque chose de plus puissant, de plus lourd. En travaillant sur ça, on est parti sur plus de riffs, plus d’ambiances dark, Arnaud a pris le chant car on voulait plus de scream, et on a donc crée un nouveau groupe. Le nom, ça a été assez simple, on avait une liste énorme, mais celui-ci sortait du lot. C’est inspiré du concept autour du "Dasein" de Martin Heidegger, j’aimais bien cette idée de "dans le monde" "au monde", de comment on se comporte, on se voit, avec les gens, autour des gens, etc. Je trouvais que ça sonnait bien, que ça avait du sens, que ça marchait bien aussi avec l’ensemble des textes. On a ensuite rapidement enregistré quelques titres, et commence à booker des dates. Mais on a été stoppé net par le covid. On a continué à bosser, à composer d’autres morceaux, on a intégré Aurélien (bassiste) et on est arrivé avec les titres de l’album. On l’a enregistré il y a un an, au même moment où on a fait nos premiers concerts. Donc, là, le disque est sorti, on a des dates prévues, c’est cool.

L&T: On va parler de votre premier album éponyme. Où nous emmenez-vous avec cet album ?
Thomas: On voulait un premier disque assez brut, court et intense. On a trié quand même les chansons, on a enlevé ce qui était trop long, trop lent. On a visé quelque chose qui serait vraiment cool à jouer en live, efficace. Pour le son, on est super influencé par les 90’s, donc bien sur le grunge, le rock indé, le metal (période 1er Korn, Roots, Slipknot, Will Haven, on était ado à ce moment) et ce qu’on peut trouver aujourd’hui chez Portrayal of guilt, Oranssi Pazuzu. On retrouve du black metal, du hardcore, de la pop, des choses plus expérimentales, etc. Pour la pochette, on s’est inspiré des pochettes des albums indus des 90’s, donc oui, on vous emmène entre 1995 et 1998, je dirais.

L&T: C'est le contexte qui vous a inspiré pour cet album ?
Thomas: Je pense que le contexte de la crise et de l’arrêt de tout nous a permis d’aller vers une musique plus simple, plus directe. Au départ, les chansons étaient plus "post metal", elles mettaient plus de temps à se mettre en place. Alors que sur l’album, on a essayé d’aller droit au but, de privilégier l’intensité. Pendant cette crise, et ces périodes de confinements, on a tellement eu le temps de réfléchir que là, on voulait justement aller à l’inverse.

L&T: Comment vous vous définissez musicalement ?
Thomas: Pour faire simple, on dit post metal, mais je pense qu’on est plus rock que metal. On a un son rock/punk avec une voix metal. On n’arrive pas à sonner metal de toutes façons, on est pas assez bons. Je trouve cet album bien noir. Je veux dire, les riffs et l'atmosphère sont très lourds, pesants, même si on trouve des passages plus mélodiques.

L&T: Pourquoi tant de rage ?
Thomas: Oui, c’est ça, on a privilégié les riffs et les ambiances dark pour se faire plaisir en live. C’est vraiment ce qu’on voulait en premier, faire une musique ou on ne va pas se faire chier en live. Il y avait plus de passages mélodiques sur les premiers morceaux. Ce n'est pas de la rage, c’est de l’envie de faire du bruit, de se faire plaisir, de transpirer…

L&T: C'est la frustration due à la pandémie qui vous a énervé ?
Thomas: C’est tout à fait possible que ce soit ça. Mais je regrette pas du tout, on s’amuse vraiment en live, ça fait du bien.

L&T: La voix vous prend bien aux tripes, elle est bien rageuse, viscérale, quels thèmes vous développez ?
Thomas: Arnaud (chanteur) a une voix effectivement très rageuse, mais c’était ce qu’on voulait. On a créé ce groupe sur ces bases, des riffs, des choses mélodiques et voix criée, comme dans le screamo un peu. Pour les textes, c’est beaucoup basé sur les gens que l’on rencontre, que l’on connaît, ou nos expériences persos. Ça part toujours d’un événement qui me fait réfléchir à quelque chose de plus global. Ça ne parle pas de quelqu’un en particulier du coup, c’est plutôt comment telle situation est vue, comment le monde la voit etc. J’essaie de faire une vue du dessus.

L&T: Comme souvent, dans ce type d'album, c'est un exutoire, une explosion de sentiments à expulser ?
Thomas: Un exutoire oui, parce que quand tu joues il y a un truc physique déjà et qu’effectivement il y a une explosion de son. Pour revenir aux textes, ils ne sont pas si noirs, ce sont plutôt des « grandes idées », mais j’y mets bien entendu de moi.

L&T: Comment vous avez travaillé pour cet album ? Comment se déroule le processus de création ?
Thomas: J’écris la majeure partie des chansons, on les travaille en répète, là ou chacun peut apporter quelque chose. Les morceaux sont « calés » qu’une fois que le groupe les a joués un peu et y a mis sa patte. Pour les textes, on fait un peu pareil, j’écris beaucoup de choses, et Arnaud trie, choisie, modifie, etc...

L&T: Je ne vous demande pas si cet album a été taillé pour la scène, c'est une évidence que c'est là qu'il s'exprime le mieux ?
Thomas: Oui, on a vraiment tout le temps pris en compte le live pendant l’élaboration de l’album. Maintenant, qu’on le joue live, il prend encore plus de sens. Surtout, en live, on peut un peu jouer avec les structures, rallonger des passages, etc.

Il y a-t-il un titre que tu voudrais mettre plus avant ?
Thomas: Je les aime tous, ils sont tous différents. Mais là, comme ça, je dirais « Solace » parce qu’on va sortir un clip pour ce morceau.

L&T: Le Post Metal ou Post Hardcore "made in France" se porte plutôt bien. Je pense à des groupes comme Year Of No Light, Celeste, Regarde Les Hommes Tomber, Deliverance ou Point Mort entre autres. Comment tu expliques cet "engouement" pour ce style musical ?
Thomas: Je pense que déjà, les groupes que tu cites ont vraiment un niveau comparable à ce qui peut se faire aux US, ou en Europe. Les productions de ces groupes sont énormes, et en live, ils ont tous leur truc. En fait il n’y a rien à envier aux autres pays. Peut-être aussi, qu’ils arrivent à toucher un public qui n’est pas que le public métal, je pense à YONL ou Celeste. Donc oui, les groupes sont bons, le public s’agrandit, ça se justifie.

L&T: Dernières questions rituelles pour terminer nos interviews : peux-tu définir le groupe en 2 ou 3 mots ?
Thomas: Rituel Sauvage Rapide.

L&T: Et pour finir : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Thomas: Ah, le dernier, là, c’était en voiture, l’album des Belges de "Doodseskader" (des proches de "Amenra"), c’est une sorte d’indus metal super bien. Sinon, dans les sorties récentes, j’écoute beaucoup les derniers Pile (toujours très bien) , "Fvnerals" (fantastique) , "Lorna Shore" (impressionnant)… Voilà ça te donne une idée quoi.

L&T: Merci pour cette interview.
Thomas: Merci à toi.

https://www.facebook.com/inderweltmusic


L&T Le 07.03.2023
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