interview

Spheres
Rencontre avec Jesse, batteur du groupe "Spheres" qui nous présente leur tout dernier album "Helios". Une suite du voyage commencé avec "Iono" paru en 2019. Une évolution ou plutôt une continuation dans la musique du groupe.
La release party de cet album aura lieu le 29 octobre à Paris 
(https://www.facebook.com/events/1090520275211572?ref=newsfeed)

L&T: Salut Jesse. On peut faire un petit rappel de qui est "Spheres" ?
Jesse: Salut. "Sphères" est un groupe de metal prog qui s'est formé en 2016. On a sorti notre 1er album "Iono" et on a sorti notre second album "Helios" en septembre.

L&T: Justement, on va parler "Helios" votre dernier opus. On est dans la suite du voyage de "Iono" ?
Jesse: Ce sont 2 voyages différents, mais les thèmes de la dystopie et du post-apocalyptique sont toujours là. C'est toujours la même source d'inspiration au niveau des textes, même si c'est légèrement différent du 1er album.

L&T: J'ai l'impression que ce sont des sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur ?
Jesse: Oui. La dystopie se rattache à la science-fiction, et cela fait partie des thèmes que l'on aime bien. Moi, personnellement, j'aime bien les films post-apocalyptique comme Mad Max par exemple. Pareil dans les jeux vidéo, comme "Cyber Punk", "Tom Clancy's The Division". Tous ces types d'histoire avec un seul dirigeant qui gouverne et où c'est le chaos. Les gens sont dans le néant et sont obligés de suivre cette direction sans se rebeller. En tous cas, l'envie de rébellion n'est pas encore là.

L&T: Cet album, c'est un moyen de s'échapper de ce que l'on vit actuellement ?
Jesse: Non. C'est plus donner notre avis sur ce qu'il se passe aujourd'hui. Mais surtout sur ce qu'il pourrait se passer demain si on ne fait pas les bonnes choses maintenant. On n'incite pas les gens à penser comme nous, mais plus à donner notre avis dans nos textes. Peut-être aussi pour une prise de conscience des gens.

L&T: Cet album est un exutoire ? Une manière d'extérioriser des sentiments ?
Jesse: Oui, mais pas que ça. Car il y aussi tout le côté musical parce qu'on aime ce que l'on fait. Mais c'est vrai que les textes ne mentent pas. C'est vraiment une part de vision des choses des membres de "Sphères".

L&T: On ne parle quand même pas de thérapie ?
Jesse: Non, non, quand même pas. (rires) On se sert de la musique pour montrer ce qu'on ressent. Il y a quand même des textes plus personnel pour Jonathan. Je pense à "Spiritual Journey" ou "Take Me Higher, Ailleurs". Même si je pense qu'on peut aussi se retrouver dans ces contextes.

L&T: Comment tu pourrais définir musicalement cet album ?
Jesse: C'est un album qui se caractérise par une majorité de musique prog, de metal prog. Mais on ne peut pas le cacher, il y a d'autres influences. Chaque membre du groupe n'écoute pas que du metal. Et je pense que ça s'est bien ressenti sur cet album.

L&T: Je trouve cet album différent musicalement du précédent. Je veux dire, les riffs et l'atmosphère, l'ambiance générale, c'est une évolution musicale pour le groupe ?
Jesse: Oui, on peut dire que c'est une évolution musicale. Surtout pour la production. On s'est plus penché dessus. On était vraiment dans une envie d'évolution sur le son et la production. Mais de toute façon, le but est toujours d'évoluer. Dans les retours que l'on a eu, les gens ont le même avis que toi là-dessus. À savoir une ambiance différente et qu'il y a, forcément avec le temps, plus de maturité dans ce que l'on fait, ou peut être dans la manière dont on le fait.

L&T: La pandémie que vous abordez a-t-elle été au final une bonne chose, je parle du point de vue musical et créatif ? Disons plutôt vous a-t-elle permis d'aller plus loin dans vos créations ?
Jesse: Je ne pense pas. Pandémie ou pas, on aurait composé cet album. Peut-être qu'elle nous a aidée à nourrir les textes. Peut-être aussi à nous ouvrir sur de nouveaux sujets.

L&T: Et musicalement, peut être aller plus loin dans votre recherche de sons ?
Jesse: Non. Je ne pense pas. Je crois qu'on aurait autant de temps et la même énergie même si la pandémie n'avait pas été là. 

L&T: Comment vous avez travaillé pour cet album ? Ensemble, à distance ? Comment s'est déroulé le processus de création ?
Jesse: Dans un premier temps, on a travaillé à distance. Jo (Jonathan) nous a créé un squelette de chaque morceau avec quelques riffs. En ce qui concerne la batterie, il m'a envoyé une batterie programmée, mais je me suis plus basé sur ce que je ressentais sur les morceaux. Du coup, j'ai composé ma propre batterie sur les morceaux. Pour la basse et la guitare, la même chose, même s'ils se sont plus basés sur le squelette qu'ils ont reçu. Mais ils ont quand même rajouté des éléments et mis leurs pattes sur les morceaux.

L&T: Lorsque vous avez pu vous retrouvez, vous avez gardé tout ce que vous aviez fait "à la maison" ?
Jesse: Dans un second temps, avant d'enregistrer, on a présenté, chacun, comment on voyait les choses sûrs tels ou tels titres. On a donné notre avis sur des choses que l'on pensait, peut être, mieux que ce qui était sorti après la période à la maison. Adapté des riffs de guitares, des patterns de batterie joués progressivement et moins "envoyer la patate" direct. Donc, oui, un gros travail de communication avant de valider les choses.

L&T: Cet album a été composé pour de la scène, ou pas forcément ?
Jesse: Oui. On a pensé à ce que cela soit compatible avec le fait de jouer les morceaux sur scène. Donc, forcément, ça rentre en compte lors de la composition. Pour ma part, j'ai composé la batterie dans les mêmes esthétiques que l'on peut retrouver dans le groove de la soul et la funk où tu as une vision du morceau sur l'album et une vision du morceau en live.

L&T: Qu'est-ce qu'on va retrouver sur scène, seulement cet album, ou vous allez incorporer les titres passés ?
Jesse: Il y aura quelques morceaux de l'album précédent, mais ce sera majoritairement le nouvel album.

L&T: Il y aura tous les titres de l'album sur scène, ou certains n'y seront pas ?
Jesse: Pour l'instant, il n'y en a qu'un que l'on n'a pas incorporé dans le set. C'est "Running Man". Mais le reste sera joué sur scène.

L&T: Justement, vous avez des projets, des dates ?
Jesse: On fera la release party de l'album le 29 octobre à l'International à Paris avec 2 autres groupes, Synapse et Álfheim. Pour le reste, on ne sait pas encore. Ça se met en place doucement.

L&T: La pochette du disque est très marquante. A-t-elle une symbolique particulière ?
Jesse: Il faut toujours que cela représente les textes et les thèmes que l'on évoque dans l'album. On reste dans la même thématique du gourou qui dirige de façon très pragmatique et qui observe tout. C'est ce que représente l'œil de la pochette. On dénonce ce système de dirigeants comme celui dans le titre "SCS". Ce système de points et de followers où si tu n'as plus de points, tu n'existes plus.

L&T: Dernières questions rituelles chez nous : tu pourrais définir le groupe en 2 ou 3 mots ?
Jesse: On est un groupe plein d'influences, mais qui a une étiquette de Metal Prog. Donc je dirais Metal et Prog.

L&T: Et pour terminer : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Jesse: Le dernier album que j'ai écouté est celui de Trivium "What the Dead Men Say" où on retrouve "Catastrophist". Un album qui est dans une esthétique plus prog que trash metal comme on a l'habitude d'entendre de la part de Trivium.

L&T: Merci pour cette interview.
Jesse: Merci à toi. Salut.

https://www.facebook.com/bandspheres

Photo: Christiane Tastayre.


L&T Le 26.10.2022
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