interview
Novembre
Rencontre avec L'Amiral (Olivier Lacroix) et Le Pendu (Jérémie Noël), les deux membres du groupe Novembre qui a sorti son second album "Inox". Un album étrange, étonnant, et même dérangeant car on y retrouve des chansons au thèmes qui font froid dans le dos. Par exemple "Kosminsky" qui parle d’un barbier qui se demande si son rasoir ne va pas, de "manière accidentelle", trancher la carotide de son client. Ou bien l'histoire de Jack Night, bourreau du XVIIè siècle, inventeur du noeud coulant. Un univers très noir, qui vous fera frissonner d'effroi... Ou de plaisir !
L&T: Musique lancinante, thème très noir, un album concept étonnant, voire dérangeant, qu'est-ce qui vous a inspiré pour cet album ?
Le Pendu : Personnellement j’ai toujours aimé les trucs un peu dark. Que ce soit dans la musique ou dans les films. À ça s’ajoute mon métier. Je suis aide-soignant et je suis souvent face à des situations violentes, gores ou d’une tristesse sans nom. Tout ça reste en mémoire et certaines choses m’ont marqué au fer blanc. On se dit que telle ou telle situation pourrait nous arriver un jour, l’imagination fait le reste du boulot. Du coup ça se ressent forcément sur la musique.
L&T: L'album s'appelle "Inox", c'est pour la froideur des contes que vous présenter ? "Inox" c'est aussi la matière des tables des autopsies non ?
L’Amiral: En effet l’inox est un matériau très utilisé en médecine (matériel chirurgical, table d’autopsie, etc…). Effectivement on n’a pas choisi le nom de cet alliage par hasard ! Il illustre à merveille la froideur de notre musique mais aussi son côté inaltérable et intemporel.
L&T: Présentez-nous, sans entrer dans les détails, les thèmes que vous développez dans vos chansons ?
L’Amiral : Dans cet album, chaque titre est un conte, une histoire. Nous voulons raconter l’effroyable, faire que l’auditeur se sente mal à l’aise. Comme une référence à nos angoisses d’enfants (le monstre sous le lit, les fantômes tapis dans l’ombre, le grand méchant loup, etc.). C’est une dystopie cauchemardesque où nous incarnons 2 personnages L’Amiral et Le Pendu Deux déséquilibrés, maîtres de l’horreur. Notre but est de créer une subtile rencontre entre des paroles violentes dans le fond avec une musique sombre, parfois mélancolique le tout dans une ambiance chic. L’Amiral étant un noble et Le Pendu son Majordome.
L&T: Chaque titre semble scénarisé, même si on n'est pas obligé d'écouter l'album dans l'ordre non ?
L’Amiral : Ici, chaque chanson est une histoire. Tu peux prendre ce disque comme une sorte de recueil de nouvelles. Du coup ça fonctionne parfaitement dans le désordre en effet.
L&T: D'entrée de jeu, si j'ose dire, on est dans le bain avec "marchand de Fables". On sait, on sent que ça risque de mettre pas mal de monde mal à l'aise, mais je suppose que c'était le but rechercher ?
L’Amiral: Oui en effet ce morceau n’a pas été choisi par hasard pour entamer l’album. "Marchand de Fables" vient présenter les protagonistes (l’Amiral, Le Pendu) et ouvrir la voie sur 38 minutes à la saveur particulière… Ici, les "Marchands de Fables" c’est nous ! et sur notre étal de camelot ambulant, vous y trouverez de tout… sauf le sommeil (rires).
L&T: Les chansons sont très visuelles quand on plonge dans les paroles, mais est ce que vous, vous allez les illustrer sur scène, ou bien vous laissez le public se faire ces propres images ?
Le Pendu : Plutôt que d’illustrer chaque morceau, on compte plus créer un décor global propre à notre univers. Lorsque nous avions fait le Printemps de Bourges, nous nous étions créés un beau décor avec de vieux objets. Des lampes, une vieille radio, des animaux empaillés, un coffre etc. On va partir de cette idée de base pour affiner le concept et proposer un décorum bien creepy (sans tomber dans le grotesque évidemment). On a envie que les futurs concerts soient aussi une expérience immersive pour le public. Une sorte de messe.
L&T: D'ailleurs, on va retrouver tout l'album sur scène ?
Le Pendu : Tout dépendra de notre temps imparti sur scène ;-). Même avec 10 morceaux, notre cd n’est pas très long. Du coup, il y a même de fortes chances pour qu’on rajoute d’autres morceaux. Ca reste à voir.
L&T: Beaucoup de références cinématographiques dans vos chansons, vous êtes fans de cinéma, et de cinéma noir ?
Le Pendu : Personnellement oui, j’adore le cinéma. Je m’intéresse à tout. Quand j’étais gamin, mes parents avaient une belle vidéothèque avec pas mal de films de SF ou d’horreur genre Halloween, Massacre à la tronçonneuse etc... Et je me rappelle en avoir vu certains en boucle, ça me fascinait. Avec l’âge je me suis aussi penché sur les musiques de films. Pour certains elle joue un rôle crucial dans le transfert des émotions aux spectateurs. C’est pour ça qu’aujourd’hui j’utilise beaucoup de violons, de piano et d’instruments à vent. Ça donne tout de suite un côté épique à certains passages, parfois un côté angoissant.
L&T: Difficile de décrire musicalement cet album, comment vous vous le définissez ?
Le Pendu : On a beaucoup de mal à décrire ce qu’on fait. Pour le coup on essaye juste de mettre en musique des influences qui nous ont marqué (et qui nous marquent encore aujourd’hui). On ne peut pas dire que c’est du rap, ce n’est pas non plus du métal…
L’Amiral : Il y a peu, on a qualifié NOVEMBRE de “Slam Morbide” …J’aime bien cette idée.
L&T: Toutes vos chansons vont-elles faire l'objet d'une vidéo ? C'est prévu ?
Le Pendu : Alors dans nos rêves les plus fous, oui on aimerait (rire). Ce sont des projets hyper onéreux et ça demande beaucoup de taf. On a de la chance de bosser avec Sébastien Duattis qui a réalisé nos deux clips. C’est un passionné et il est fan du projet NOVEMBRE. On en fera certainement d’autres avec lui.
L&T: Vous avez déjà des idées pour un prochain album ? Toujours aussi noires ?
Le Pendu : J’ai déjà commencé à composer, je confirme que ça sera tout aussi noir musicalement parlant en tout cas. Je préfère enregistrer toutes mes idées. Déjà pour ne pas les oublier mais surtout pour les proposer à Olivier. Certaines ambiances l’inspireront peut-être plus que d’autres.
L&T: On est d'accord que c'est un album qui peut déranger, vous n'avez pas peur d'avoir un public plutôt limité avec ce type de production ?
Le Pendu : Pour le coup je ne me suis jamais posé la question. Je pars du principe que si notre musique nous plait, elle plaira à d’autres. Y’a des choses tellement violentes qui se font dans le metal ou dans le rap (plus côté paroles) que je me dis qu’on devrait trouver notre public (rire) J’aime à croire que ça plaira aux amateurs de polars (livre ou film), a un public de musiques sombres.
L&T: On a une question rituelle pour conclure les interviews. Question qui n'a rien à voir avec les autres: quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Le Pendu : Le dernier album de Algiers « SHOOK » et celui de The Ocean « HOLOCENE »
L’Amiral : Le dernier album de LA RUMEUR “Comment rester propre?”
L&T: Merci pour cette interview.
Merci.
https://www.facebook.com/NovembreBand
L&T Le 17.07.2023
L&T: Musique lancinante, thème très noir, un album concept étonnant, voire dérangeant, qu'est-ce qui vous a inspiré pour cet album ?
Le Pendu : Personnellement j’ai toujours aimé les trucs un peu dark. Que ce soit dans la musique ou dans les films. À ça s’ajoute mon métier. Je suis aide-soignant et je suis souvent face à des situations violentes, gores ou d’une tristesse sans nom. Tout ça reste en mémoire et certaines choses m’ont marqué au fer blanc. On se dit que telle ou telle situation pourrait nous arriver un jour, l’imagination fait le reste du boulot. Du coup ça se ressent forcément sur la musique.
L&T: L'album s'appelle "Inox", c'est pour la froideur des contes que vous présenter ? "Inox" c'est aussi la matière des tables des autopsies non ?
L’Amiral: En effet l’inox est un matériau très utilisé en médecine (matériel chirurgical, table d’autopsie, etc…). Effectivement on n’a pas choisi le nom de cet alliage par hasard ! Il illustre à merveille la froideur de notre musique mais aussi son côté inaltérable et intemporel.
L&T: Présentez-nous, sans entrer dans les détails, les thèmes que vous développez dans vos chansons ?
L’Amiral : Dans cet album, chaque titre est un conte, une histoire. Nous voulons raconter l’effroyable, faire que l’auditeur se sente mal à l’aise. Comme une référence à nos angoisses d’enfants (le monstre sous le lit, les fantômes tapis dans l’ombre, le grand méchant loup, etc.). C’est une dystopie cauchemardesque où nous incarnons 2 personnages L’Amiral et Le Pendu Deux déséquilibrés, maîtres de l’horreur. Notre but est de créer une subtile rencontre entre des paroles violentes dans le fond avec une musique sombre, parfois mélancolique le tout dans une ambiance chic. L’Amiral étant un noble et Le Pendu son Majordome.
L&T: Chaque titre semble scénarisé, même si on n'est pas obligé d'écouter l'album dans l'ordre non ?
L’Amiral : Ici, chaque chanson est une histoire. Tu peux prendre ce disque comme une sorte de recueil de nouvelles. Du coup ça fonctionne parfaitement dans le désordre en effet.
L&T: D'entrée de jeu, si j'ose dire, on est dans le bain avec "marchand de Fables". On sait, on sent que ça risque de mettre pas mal de monde mal à l'aise, mais je suppose que c'était le but rechercher ?
L’Amiral: Oui en effet ce morceau n’a pas été choisi par hasard pour entamer l’album. "Marchand de Fables" vient présenter les protagonistes (l’Amiral, Le Pendu) et ouvrir la voie sur 38 minutes à la saveur particulière… Ici, les "Marchands de Fables" c’est nous ! et sur notre étal de camelot ambulant, vous y trouverez de tout… sauf le sommeil (rires).
L&T: Les chansons sont très visuelles quand on plonge dans les paroles, mais est ce que vous, vous allez les illustrer sur scène, ou bien vous laissez le public se faire ces propres images ?
Le Pendu : Plutôt que d’illustrer chaque morceau, on compte plus créer un décor global propre à notre univers. Lorsque nous avions fait le Printemps de Bourges, nous nous étions créés un beau décor avec de vieux objets. Des lampes, une vieille radio, des animaux empaillés, un coffre etc. On va partir de cette idée de base pour affiner le concept et proposer un décorum bien creepy (sans tomber dans le grotesque évidemment). On a envie que les futurs concerts soient aussi une expérience immersive pour le public. Une sorte de messe.
L&T: D'ailleurs, on va retrouver tout l'album sur scène ?
Le Pendu : Tout dépendra de notre temps imparti sur scène ;-). Même avec 10 morceaux, notre cd n’est pas très long. Du coup, il y a même de fortes chances pour qu’on rajoute d’autres morceaux. Ca reste à voir.
L&T: Beaucoup de références cinématographiques dans vos chansons, vous êtes fans de cinéma, et de cinéma noir ?
Le Pendu : Personnellement oui, j’adore le cinéma. Je m’intéresse à tout. Quand j’étais gamin, mes parents avaient une belle vidéothèque avec pas mal de films de SF ou d’horreur genre Halloween, Massacre à la tronçonneuse etc... Et je me rappelle en avoir vu certains en boucle, ça me fascinait. Avec l’âge je me suis aussi penché sur les musiques de films. Pour certains elle joue un rôle crucial dans le transfert des émotions aux spectateurs. C’est pour ça qu’aujourd’hui j’utilise beaucoup de violons, de piano et d’instruments à vent. Ça donne tout de suite un côté épique à certains passages, parfois un côté angoissant.
L&T: Difficile de décrire musicalement cet album, comment vous vous le définissez ?
Le Pendu : On a beaucoup de mal à décrire ce qu’on fait. Pour le coup on essaye juste de mettre en musique des influences qui nous ont marqué (et qui nous marquent encore aujourd’hui). On ne peut pas dire que c’est du rap, ce n’est pas non plus du métal…
L’Amiral : Il y a peu, on a qualifié NOVEMBRE de “Slam Morbide” …J’aime bien cette idée.
L&T: Toutes vos chansons vont-elles faire l'objet d'une vidéo ? C'est prévu ?
Le Pendu : Alors dans nos rêves les plus fous, oui on aimerait (rire). Ce sont des projets hyper onéreux et ça demande beaucoup de taf. On a de la chance de bosser avec Sébastien Duattis qui a réalisé nos deux clips. C’est un passionné et il est fan du projet NOVEMBRE. On en fera certainement d’autres avec lui.
L&T: Vous avez déjà des idées pour un prochain album ? Toujours aussi noires ?
Le Pendu : J’ai déjà commencé à composer, je confirme que ça sera tout aussi noir musicalement parlant en tout cas. Je préfère enregistrer toutes mes idées. Déjà pour ne pas les oublier mais surtout pour les proposer à Olivier. Certaines ambiances l’inspireront peut-être plus que d’autres.
L&T: On est d'accord que c'est un album qui peut déranger, vous n'avez pas peur d'avoir un public plutôt limité avec ce type de production ?
Le Pendu : Pour le coup je ne me suis jamais posé la question. Je pars du principe que si notre musique nous plait, elle plaira à d’autres. Y’a des choses tellement violentes qui se font dans le metal ou dans le rap (plus côté paroles) que je me dis qu’on devrait trouver notre public (rire) J’aime à croire que ça plaira aux amateurs de polars (livre ou film), a un public de musiques sombres.
L&T: On a une question rituelle pour conclure les interviews. Question qui n'a rien à voir avec les autres: quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Le Pendu : Le dernier album de Algiers « SHOOK » et celui de The Ocean « HOLOCENE »
L’Amiral : Le dernier album de LA RUMEUR “Comment rester propre?”
L&T: Merci pour cette interview.
Merci.
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L&T Le 17.07.2023