interview
Dirty Fonzy
Une belle rencontre avec Ju, le batteur du groupe Dirty Fonzy qui sort "Full Speed Ahead", un nouvel album hyper énergique.
L&T: Même si ça fait plus de vingt ans que le groupe existe, on peut faire un petit rappel sur qui est "Dirty Fonzy" ?
Ju: Bien évidemment, Dirty Fonzy c’est : David (Guitare/Chant), Rooliano (Chant/Guitare), Tchak (Basse/Chant), moi, Ju (Batterie/chant). Guilhem (guitare/chant) nous rejoint pour notre tournée 2024 afin d’envoyer un gros mur de guitares pleine face !
L&T: Vingt ans, ça fait long dans le milieu Punk, comment on tient ?
Ju: C’est avant tout une aventure humaine et musicale et comme dans tout, le plus important c’est de prendre du plaisir, partager et discuter de ses envies, ses sentiments. Si on continue, c’est surtout parce qu’on s’amuse toujours autant ensemble en répète et en live.
L&T: Je sais que les musiciens n'aiment pas ça, mais comment on peut définir votre musique ? Du punk ok, mais autres influences non ?
Ju: (rire). Il est vrai que c’est une question à laquelle beaucoup de musiciens et musiciennes rechignent à répondre pour “ne pas avoir d’étiquette”. Mais si on devait définir le “son Dirty Fonzy” actuellement, je te dirais que c’est du punk rock, quelques centilitres de power pop et deux glaçons de Rock.
L&T: Vous avez sorti un très bon album "Full Speed Ahead", où nous emmenez-vous avec ce nouvel opus ?
Ju: Merci pour ton retour ! Eh bien avec ce nouvel album, on vous emmène là où le manchot (voir l’artwork) veut vous emmener (rire). Tantôt dans les contrées power pop/ pop punk comme Green Day, Blink-182, Sum 41, tantôt sur les routes du rock comme Weezer, Foo Fighters… Mais toujours avec une fougue de punk rock comme Face To Face, NoFX… à fond !
L&T: Je sais que généralement les derniers albums sont toujours les plus aboutis, mais celui là est vraiment particulier j'ai l'impression par rapport à vos productions passées, vous semblez vouloir évoluer, disons plus, expérimenter de nouvelles choses ?
Ju: Je pourrais te faire cette fameuse réponse à l’américaine “c’est le meilleur album du groupe” et je le pense vraiment (rire) ! Comme tu le dis, on a voulu expérimenter un peu, reforger “un son Dirty Fonzy” qui reflète notre état d’esprit, nos envies du moment et également l’énergie et la bonne humeur qu’on dégage en live. Un léger changement de cap qu’on a pu concrétiser grâce à l’aide de Georges Chaccour (guitariste de Babylon Circus/Nemless, producteur et un grand ami du groupe) qui a produit avec nous “Full Speed Ahead”.
L&T: Quand on regarde votre discographie, un album ou EP tous les 2 ans environ, vous n'arrêtez jamais d'écrire et de composer ? Comment vous bossez d'ailleurs, qui fait quoi ?
Ju: On est souvent en train d’écrire des morceaux quand l’envie nous prend, ça peut-être un riff en début de répète ou bien une ligne de chant que l’un de nous a trouvé chez soi. Mais en général, on se fixe des périodes définies pour composer tous ensemble. J’évoquais ça un peu plus haut, pour cet opus, on a souhaité revoir un peu notre façon de faire : la composition a été encore plus collective et participative. Que cela soit pour les mélodies, les rythmiques ou bien les textes, tout le monde a pu exprimer son avis, proposer des idées et on a tout testé. Dans cette phase d'expérimentation, Georges nous a encouragé à développer certaines idées et à les pousser au maximum.
L&T: Les textes toujours aussi percutants, malheureusement la ou plutôt les situations font que vous avez de quoi "rager" quasiment en permanence en ce moment. Mais ce n'est pas un peu fatigant de se dire que la situation n'a quasiment pas changée depuis 20 nas. Même si vous, ça vous permet d'avoir des sujets ?
Ju: Il y a des sujets qui avancent, certes pas assez vite mais il y a des pas en avant. Certains problèmes qu’ils soient environnementaux ou sociaux ne datent pas d’il y a 20 ans et sont malheureusement toujours présents. Ce monolithe qu’est notre société du 21ème siècle n’est pas évident à faire pivoter mais il y a certains pas en avant qui sont encourageants. On essaie de toujours évoluer, d’aller de l’avant, d’aller vers l’autre et de se remettre en question. Malgré les difficultés, les situations qui font rager, les malheurs, on pense qu’il faut toujours garder espoir et arborer un esprit positif.
L&T: Vous dites "es textes sont remplis d’émotions, de solidarité, de résilience, d’amitiés et de fête". Finalement c'est ce qu'il reste de plus précieux tout ça non ?
Ju: Tu as tout bien résumé ! Finalement, c’est ce qui nous ramène quelque part à ce qu’il y a de plus simple, de plus sain et de plus humain. C’est ce qui nous constitue et nous fait avancer chaque jour : le partage, les moments de joie, de bonheur et d'allégresse partagées valent tout.
L&T: Bon, musicalement, toujours autant de folie quand même, dites donc ça doit être physique tout ça sur scène ? Mais du coup, vingt ans après le début, vous vous entraînez pour garder le rythme ?
Ju: (rire) c’est clair que c’est une sorte de sport tout ça ! On s’entraîne toujours pour garder un certain rythme et ne pas perdre les bonnes habitudes, on entretient nos mémoires musculaire et auditive en somme (rire).
L&T: Bon je suppose que vous travaillez vos chansons pour la scène, c'est dans vos gènes non ?
Ju: Alors certaines oui, des morceaux comme Here We Go Again, The Worst ou encore Dirty Fonzy, on les a bien dans la peau (rire) et d’autres nécessitent, plus récentes ou plus techniques nécessitent un peu plus de travail.
L&T: En parlant de scène, comment on se retrouve sur "La Tournée du Siècle" aux côtés des Sheriff, Tagada Jones, Not Scientists et Darcy ?
Ju: On a vraiment hâte de retrouver tout le monde sur la route et de partir avec ces groupes ! Ca fait 20 ans qu’on croise tous ces groupes en concerts, en festivals. Quand Tagada Jones et Les Sheriff ont commencé à bosser sur cette tournée et nous ont proposé d’en faire partie, on a tout de suite dit oui ! ça promet une belle fête.
L&T: En vingt ans, vous avez vu passé une voir 2 générations de spectateurs, vous avez vu une évolution ?
Ju: Les tranches d’âges des gens présents sont plus larges, on a des ados, des familles, des plus jeunes. C’est marrant de voir des parents et leurs enfants venir à nos concerts, ça réunit plusieurs générations et c’est trop cool !
L&T: Justement en parlant d'évolution, comment vous jugez la votre ? Qu'est ce qui a évolué dans votre musique, vos textes par rapport à vos débuts ?
Ju: On a toujours la même spontanéité et fougue qu’au début mais on essaie de poser un peu plus nos idées, nos textes. Prendre le temps de les arroser, les faire germer et les développer au maximum sans pression et en mettant toujours la notion de plaisir au centre du local de répète !
L&T: On a des questions rituelles pour terminer nos interviews : quel est le dernier morceau, ou le dernier album que vous avez écouté ?
Ju: Le dernier album que j’ai écouté c’est “Endless” de Clowns (punk rock de Melbourne,’Australie), un disque plein d’énergie, de folie et de créativité. Je les adore en live ! Et sinon le dernier morceau c’est “Vomit Candy” de Johnny Mafia (rock de Sens, France). J’ai pris ma baffe en les découvrant au Bikini pour les 20 ans de Progrès Son en Novembre dernier.
L&T: Merci beaucoup pour cette interview.
Ju: Merci à toi Yann et à toutes les lectrices et lecteurs, continuez à voir des concerts, soutenir la culture, on se verra sur la route !
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L&T Le 24.01.2024
L&T: Même si ça fait plus de vingt ans que le groupe existe, on peut faire un petit rappel sur qui est "Dirty Fonzy" ?
Ju: Bien évidemment, Dirty Fonzy c’est : David (Guitare/Chant), Rooliano (Chant/Guitare), Tchak (Basse/Chant), moi, Ju (Batterie/chant). Guilhem (guitare/chant) nous rejoint pour notre tournée 2024 afin d’envoyer un gros mur de guitares pleine face !
L&T: Vingt ans, ça fait long dans le milieu Punk, comment on tient ?
Ju: C’est avant tout une aventure humaine et musicale et comme dans tout, le plus important c’est de prendre du plaisir, partager et discuter de ses envies, ses sentiments. Si on continue, c’est surtout parce qu’on s’amuse toujours autant ensemble en répète et en live.
L&T: Je sais que les musiciens n'aiment pas ça, mais comment on peut définir votre musique ? Du punk ok, mais autres influences non ?
Ju: (rire). Il est vrai que c’est une question à laquelle beaucoup de musiciens et musiciennes rechignent à répondre pour “ne pas avoir d’étiquette”. Mais si on devait définir le “son Dirty Fonzy” actuellement, je te dirais que c’est du punk rock, quelques centilitres de power pop et deux glaçons de Rock.
L&T: Vous avez sorti un très bon album "Full Speed Ahead", où nous emmenez-vous avec ce nouvel opus ?
Ju: Merci pour ton retour ! Eh bien avec ce nouvel album, on vous emmène là où le manchot (voir l’artwork) veut vous emmener (rire). Tantôt dans les contrées power pop/ pop punk comme Green Day, Blink-182, Sum 41, tantôt sur les routes du rock comme Weezer, Foo Fighters… Mais toujours avec une fougue de punk rock comme Face To Face, NoFX… à fond !
L&T: Je sais que généralement les derniers albums sont toujours les plus aboutis, mais celui là est vraiment particulier j'ai l'impression par rapport à vos productions passées, vous semblez vouloir évoluer, disons plus, expérimenter de nouvelles choses ?
Ju: Je pourrais te faire cette fameuse réponse à l’américaine “c’est le meilleur album du groupe” et je le pense vraiment (rire) ! Comme tu le dis, on a voulu expérimenter un peu, reforger “un son Dirty Fonzy” qui reflète notre état d’esprit, nos envies du moment et également l’énergie et la bonne humeur qu’on dégage en live. Un léger changement de cap qu’on a pu concrétiser grâce à l’aide de Georges Chaccour (guitariste de Babylon Circus/Nemless, producteur et un grand ami du groupe) qui a produit avec nous “Full Speed Ahead”.
L&T: Quand on regarde votre discographie, un album ou EP tous les 2 ans environ, vous n'arrêtez jamais d'écrire et de composer ? Comment vous bossez d'ailleurs, qui fait quoi ?
Ju: On est souvent en train d’écrire des morceaux quand l’envie nous prend, ça peut-être un riff en début de répète ou bien une ligne de chant que l’un de nous a trouvé chez soi. Mais en général, on se fixe des périodes définies pour composer tous ensemble. J’évoquais ça un peu plus haut, pour cet opus, on a souhaité revoir un peu notre façon de faire : la composition a été encore plus collective et participative. Que cela soit pour les mélodies, les rythmiques ou bien les textes, tout le monde a pu exprimer son avis, proposer des idées et on a tout testé. Dans cette phase d'expérimentation, Georges nous a encouragé à développer certaines idées et à les pousser au maximum.
L&T: Les textes toujours aussi percutants, malheureusement la ou plutôt les situations font que vous avez de quoi "rager" quasiment en permanence en ce moment. Mais ce n'est pas un peu fatigant de se dire que la situation n'a quasiment pas changée depuis 20 nas. Même si vous, ça vous permet d'avoir des sujets ?
Ju: Il y a des sujets qui avancent, certes pas assez vite mais il y a des pas en avant. Certains problèmes qu’ils soient environnementaux ou sociaux ne datent pas d’il y a 20 ans et sont malheureusement toujours présents. Ce monolithe qu’est notre société du 21ème siècle n’est pas évident à faire pivoter mais il y a certains pas en avant qui sont encourageants. On essaie de toujours évoluer, d’aller de l’avant, d’aller vers l’autre et de se remettre en question. Malgré les difficultés, les situations qui font rager, les malheurs, on pense qu’il faut toujours garder espoir et arborer un esprit positif.
L&T: Vous dites "es textes sont remplis d’émotions, de solidarité, de résilience, d’amitiés et de fête". Finalement c'est ce qu'il reste de plus précieux tout ça non ?
Ju: Tu as tout bien résumé ! Finalement, c’est ce qui nous ramène quelque part à ce qu’il y a de plus simple, de plus sain et de plus humain. C’est ce qui nous constitue et nous fait avancer chaque jour : le partage, les moments de joie, de bonheur et d'allégresse partagées valent tout.
L&T: Bon, musicalement, toujours autant de folie quand même, dites donc ça doit être physique tout ça sur scène ? Mais du coup, vingt ans après le début, vous vous entraînez pour garder le rythme ?
Ju: (rire) c’est clair que c’est une sorte de sport tout ça ! On s’entraîne toujours pour garder un certain rythme et ne pas perdre les bonnes habitudes, on entretient nos mémoires musculaire et auditive en somme (rire).
L&T: Bon je suppose que vous travaillez vos chansons pour la scène, c'est dans vos gènes non ?
Ju: Alors certaines oui, des morceaux comme Here We Go Again, The Worst ou encore Dirty Fonzy, on les a bien dans la peau (rire) et d’autres nécessitent, plus récentes ou plus techniques nécessitent un peu plus de travail.
L&T: En parlant de scène, comment on se retrouve sur "La Tournée du Siècle" aux côtés des Sheriff, Tagada Jones, Not Scientists et Darcy ?
Ju: On a vraiment hâte de retrouver tout le monde sur la route et de partir avec ces groupes ! Ca fait 20 ans qu’on croise tous ces groupes en concerts, en festivals. Quand Tagada Jones et Les Sheriff ont commencé à bosser sur cette tournée et nous ont proposé d’en faire partie, on a tout de suite dit oui ! ça promet une belle fête.
L&T: En vingt ans, vous avez vu passé une voir 2 générations de spectateurs, vous avez vu une évolution ?
Ju: Les tranches d’âges des gens présents sont plus larges, on a des ados, des familles, des plus jeunes. C’est marrant de voir des parents et leurs enfants venir à nos concerts, ça réunit plusieurs générations et c’est trop cool !
L&T: Justement en parlant d'évolution, comment vous jugez la votre ? Qu'est ce qui a évolué dans votre musique, vos textes par rapport à vos débuts ?
Ju: On a toujours la même spontanéité et fougue qu’au début mais on essaie de poser un peu plus nos idées, nos textes. Prendre le temps de les arroser, les faire germer et les développer au maximum sans pression et en mettant toujours la notion de plaisir au centre du local de répète !
L&T: On a des questions rituelles pour terminer nos interviews : quel est le dernier morceau, ou le dernier album que vous avez écouté ?
Ju: Le dernier album que j’ai écouté c’est “Endless” de Clowns (punk rock de Melbourne,’Australie), un disque plein d’énergie, de folie et de créativité. Je les adore en live ! Et sinon le dernier morceau c’est “Vomit Candy” de Johnny Mafia (rock de Sens, France). J’ai pris ma baffe en les découvrant au Bikini pour les 20 ans de Progrès Son en Novembre dernier.
L&T: Merci beaucoup pour cette interview.
Ju: Merci à toi Yann et à toutes les lectrices et lecteurs, continuez à voir des concerts, soutenir la culture, on se verra sur la route !
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L&T Le 24.01.2024