interview

Sidilarsen

25 ans que Sidilarsen fait partie des groupes incontournables du métal français. Avec leur huitième album "Que la lumière soit", sorti il y a quelques semaines, les toulousains nous offrent un opus puissant, et encore plus intense que les précédents. Une super rencontre au Hard Rock Café à Paris avec Viber et Sylvain pour nous en parler.

Salut à vous. Sidilarsen est de retour avec un nouvel album "Que la lumière soit". Je m'étais dit, bon voilà l'espoir qui revient après "on va tous crever", mais que nenni... C'est presque pire. Où nous entraînez vous avec ce nouvel opus ?
V: Vers la lumière ! On est les grands rédempteurs de la nouvelle ère (rire). 
S: Après "On va tous crever", on revient tous sur terre, dans la lumière. 
V: Comme toujours on est très lucide, très sincère, et on essaie également de voir aussi le positif. Il y a beaucoup de positif entre nous, et à partager, encore plus. 

Ce n'est pas ce que l'on ressent le plus dans les paroles ?
V: C'est un constat. Il y a des écueils à éviter, des choses absurdes qui nous fracassent et il y a un peu un mouvement de tous contre tous et nous, on refuse ça. Donc on dit "Non". On peut tous sortir de nos chapelles et se rencontrer, se parler et se comprendre. Nous sommes tous la même chair. 

Quels thèmes vous développez ?
V: On parle des complots, des fake news, de l'enfermement des réseaux et des algorithmes. Même si nous on se s'en sert. C'est un outil de maintenant. On ne va pas tout supprimer du jour au lendemain, c'est sûr. Mais, on aborde tout ça car c'est un mal social qui est grave, et on s'est rendu compte avec les enfermements qu'ont été La Covid par exemple, ça n'a pas donné que du bon. Pleins de théories farfelues sont sorties de tous les côtés. La jeunesse qui a été fortement impactée par ça avec des dépressions, des suicides. A un moment de ta vie où tu as besoin de te construire en apprenant des autres, en échangeant avec les autres, il y a pleins de choses à faire, encore. Tout est à faire et à construire. 

Vous avez toujours été très engagé dans vos combats, mais aussi dans vos textes. Je pense à "Du sang sur les fleurs", ou "Les enfants de la rage" qui sont bien violentes ? C'est vraiment à l'image de ce monde actuel ? 
V: Plus ou moins. Après, "Les enfants de la rage", c'est un peu plus introspectif, pour moi et pour ma chérie, même si c'est universel. Cela raconte quelles sont nos démissions, ou pas.  Qu'a-t-on fait de cette soif de justice quand on était enfant quand on constate toute cette injustice qu'on se prend dans la gueule quand on est ado. Très fort avec une envie de tout changer, on veut se battre pour ça. Et qu'est ce qu'il reste de tout ça quand on vieillit. Quand à "Du sang sur les fleurs", le contraste entre l'absolue brutalité des conflits armés et la naïveté ou l'innocence du nouveau-né et tout ce qui peut revivre, ou renaître malgré tout, quoi qu'il arrive et envers et contre tout. L'espoir n'est jamais perdu.  

Effectivement, ne serait-ce que ce rire d'enfant dans "Luminaria", même si le synthé derrière est plutôt flippant ? 
V: (rire) C'est vrai que c'est un peu malaisant. Ca se voulait un peu comme ça. C'est un interlude pour calmer un peu le jeu et l'apaiser, mais il y a toujours ce fond de tension. Un espace incroyable entre des réalités qui s'entrechoquent presque frontalement. On est face à ça. On le voit en images, on le ressent, mais par exemple, une guerre en Europe, si près de chez nous, c'est quand même bien angoissant. On ne pensait pas que cela puisse arriver. Et en même temps, tout renaît, toujours. C'est le cycle de la vie. Et ce rire d'enfant te donne toujours de l'espoir. 

Ah, pourquoi ces 2 "intermèdes", ces 2 respirations sur cet album, c'est pour souffler un peu sur scène ? (rire)
S: Non non (rire). On avait envie sur un album de 10 titres assez pleins et intenses qu'à un moment, il puisse respirer. Qu'il n'y ait pas de guitares, de grosses caisses et de gros son. Donc "Luminaria" juste après "Du sang sur les fleurs", et "Immuable" qui est aussi une "césure", un instant de pause. 

C'est quelque chose qu'on retrouve sur scène ?
V: Oui. Car, c'est quand même du métal, puissant, avec une certaine violence, sonore et physique, et c'est bien, pour passer un bon moment, d'aérer, ou de respirer un peu entre ces moments intenses. 
S: C'est bien de pouvoir proposer un tableau contemplatif aussi. 

Je suppose que comme pour les précédents, l'album a été écrit pour la scène ?
V: Oui, mais pas que… On est satisfait de l'énergie que l'on a réussi à mettre dans cet album. Il y a une ampleur et une puissance qui sont bien efficaces. Et quand c'est bien composé, forcément, ça se joue bien sur scène. En tous cas, on prend beaucoup de plaisir à les interpréter. Déjà, pendant les répétitions, on avait la banane. Donc sur scène, encore plus.
S: C'est sûr.

Ca doit être compliqué de faire une set list pour les concerts. Il commence à y en avoir quelques uns d'albums ?
S: (rire) C'est clair qu'avec 8 albums, ça fait une sacrée sélection. Moi, j'ai envie de tout jouer. Mais, on ne peut pas faire des concerts de 3 heures, donc il faut choisir. 

Ce sera principalement le dernier album, et forcément les incontournables ?
V: Oui, il y a des incontournables, c'est sûr. On prend toujours autant de plaisir à les jouer. Et ils prennent une autre couleur aussi, avec l'expérience et depuis le temps qu'on les joue. En tous cas, tout ce qu'on a expérimenté en répétitions passe super bien en live. On est satisfait du rythme qu'on arrive à garder, car il y a toute une histoire de tempos et de rythme dans le set. Après, il faudra aussi l'éprouver dans le réel.  Il y aura des ajustements et des sets différents dans la longueur en fonction des endroits où on jouera. 
S: C'est ça. Il y a le temps de scène où on enchaîne des sets de 1h30. Nous, en sortie d'album, on ne fait que des essais. Et des fois, en concert, on se rend compte qu'il faut déplacer un morceau. Des ajustements à faire.

Musicalement, l'album me semble plus dense, plus lourd même. Même si on garde le côté Dancefloor Metal, on sent bien une évolution vers un metal plus dur. C'est une nouvelle orientation pour le groupe ?
V: Oui, c'est vrai. Peut être, entre guillemets, plus moderne et peut être un peu plus violent.  

Je trouve qu'il y a un peu moins le côté indus, que les guitares me semblent être plus présentes ?
V: Oui, mais on n'a pas forcément cherché ça. Ca s'est senti comme ça. Et finalement, ça laisse pas mal d'air et ça reste très lisible.  
S: On voulait surtout que ce soit puissant. Au delà d'avoir de gros riffs de gratte, on voulait vraiment une cohérence dans son ensemble.

J'ai l'impression que vous avez beaucoup travaillé votre son, vous avez bossé comment ? Qui fait quoi ?
V: Oui, on a fait un peu différemment cette fois-ci dans les réglages, etc... On a un peu plus expérimenté pour être un peu plus cinglant. Le dernier album, c'était il y a 5 ans, donc il a fallu qu'on se mette un peu à la page. 

Le mastering a été confié à Drew Lavyne, dont le CV est impressionnant. Pourquoi lui, et que vous a-t-il apporté ?
V: On avait déjà fait "On va tous crever" avec lui et on avait confiance. On était vraiment satisfait de ce qu'il a fait de ce qu'on lui avait envoyé. Un mastering qui nous avait agréablement surpris et même un peu bousculé. Donc, on s'est dit que comme il y avait déjà beaucoup de changements: nouveau batteur, pas mal d'autres choses dans les compos, et sur scène au niveau du décor, on voulait quand même conserver des valeurs sûres. Et comme on savait qu'on était allé un peu plus loin avant le mastering, on s'est dit que c'était bien de garder un mec qui avait bien bossé avec nous et avec qui ça avait bien collé. Et c'était pas forcément de trouver quelqu'un qui collait bien à nos envies. 
S: Pareil pour l'enregistrement, on a décidé de bossé encore avec Plume, car on avait constaté pour "On va tous crevé", le duo "Plume Drew Lavyne" avait parfaitement fonctionné, le mix et master avait très bien travaillé ensemble, donc pourquoi ne pas repartir avec cette équipe là. Et pourtant, il y a quand même quelque chose de différent sur le son. 
V: On savait que ça sonnerait différemment. Donc, il valait mieux bosser avec des gens qui nous connaissent un peu. 

En plus de 25 ans de carrière, vous avez vu évoluer votre public ? Comment a-t-il évolué ?
V: Aujourd'hui, on a l'impression qu'on n'a pas perdu les premiers, et surtout qu'on en gagne des nouveaux ! C'est ça l'idée. Si ça stagnait, ce serait triste. On est heureux de se qui se passe. Le morceau "On va tous crever" de l'album précédent a très bien marché et il continue sa vie. C'est devenu un hit qui est très fédérateur. Ca nous donne une force qu'on n'avait pas avant. On a, comme ça, quelques morceaux emblématiques qui nous poussent et qui nous portent. Et là, le premier single a été très bien reçu. On se sent confiant. Et puis, on a un public qui est fidèle. Qui nous a soutenu tout ce temps. Ca ne s'est jamais démenti. Ils ne nous ont jamais abandonné… Et nous non plus. On est toujours là !!

Vous avez déjà beaucoup de dates de concerts
S: Oui, avec en point d'orgue le Sidifest en octobre 2024, et on aura aussi l'Olympia, mais en octobre 2025. 

Un petit mot sur le Sidifest ?
V: Oui. Ca va devenir un festival permanent, qu'on compte pérenniser et élargir autant qu'on peut, car ça a bien répondu un peu partout. Et on aime bien cette histoire avec des invités….

Et puis, Toulouse, c'est un gros potentiel de spectateurs metal…
V: Oui. Donc on va voir ça en 2024, et puis l'année suivante. Mais entre tout ça, il y aura des petites surprises, mais on ne peut rien dévoiler pour le moment.  

Merci beaucoup pour cette interview, et vivement de vous retrouver sur scène.
V: Avec plaisir. Merci à toi Yann.
S: Merci.


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L&T le 08.06.2024
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