interview
Monolyth
Rencontre avec les gars de Monolyth, groupe français de Melodic Thrash et Death Metal qui sort son nouvel album "We've Caught the Sun" qui est une sorte de "retour aux sources" de leur musique. Une seconde vie à leur tout premier album "Catch the Sun" sorti il y a 15 ans. Un entretien plein d'humour...
L&T: Salut à vous. Vous revenez en 2023 avec "We've Caught the Sun", 15 ans après la sortie de "Catch the Sun". Ca veut dire quoi que la boucle est bouclée ? (Rires)
Julien : Haha non, pas du tout, bien au contraire ! Cet album est un hommage à “Catch the Sun”, album qui a été enregistré par un jeune groupe avec ses talents et compétences de l’époque, et qui sonne maintenant plus que daté et ne rend pas justice à la qualité des compos. On a profité du 15ème anniversaire de cet album pour lui offrir une seconde vie, en remettant tout d’aplomb et en l’enrichissant de nos sonorités et expérimentations qui ont jonché ces 15 années d’existence. C’est aussi une façon de montrer que, malgré la période COVID qu’on a traversé comme tout le monde, on est encore là !
Amaury : C’est une idée qui nous trottait depuis longtemps dans la tête, en parallèle de la composition du “vrai” nouvel album. A un moment, on a décidé de mettre la compo de ce nouvel album en pause et on s’est concentré sur “We’ve Caught the Sun”.
Batt : Pour ma part, “Catch the Sun” correspond à l’époque où j’ai découvert le groupe MAIS AUSSI le style qu’il représente (totalement inconnu pour moi à l’époque, ça a été une vraie claque). Aujourd’hui, faire parti du groupe et avoir une chance de donner ma propre vision de ces morceaux (en tant que batteur et Graphiste sur tout l’artwork) est une vraie fierté. Je suis très reconnaissant d’avoir pu participer à cette expérience, on est bien au-delà d’un simple remaster, donc ;)
L&T: Même si on peut penser "retour aux bases", je trouve que votre son a franchement évolué. Justement, quelles évolutions vous notez par rapport à "Catch the Sun". Quelles soient musicales, vocales voir sur votre manière de composer ?
Julien : Tu as tout à fait raison ! Nous avons accordé beaucoup d’importance à notre son sur cet album, pour aller plus loin que ce que nous avions pu faire sur “A Bitter End / A Brave New World”, notre album précédent. Nous avons trouvé en Rob (RedBeards Studios) un mec à l’écoute, qui a su nous cerner et supporter nos demandes parfois un peu chiantes, il faut le reconnaître, qui a fait preuve d’un professionnalisme incroyable du début à la fin du process. Tous les acteurs impliqués dans les enregistrements (Fred du Studio C&P pour la basse, Larry de Ascenger pour la batterie et les samples) et la prod’ de cet album nous ont apporté beaucoup et ont permis de franchir un cap en termes de rendu final, dont on est super fier !
Amaury : les évolutions sont flagrantes au niveau de nos enregistrements bien sûr ! On a aussi réarrangé certains passages qui faisaient très “jeune”. On a énormément appris en terme de musique en 15 ans, et c’est normal. Maintenant, les chansons sont remises au goût du jour, mais on s’est interdit de trop les dénaturer, pour garder le côté direct, frontal qui ressortait de l’album original. Et on a rajouté ces samples qui permettent à l’album de s’inscrire malgré tout dans la continuité de “A Bitter End / A Brave New World”.
L&T: Je trouve les guitares agressives, rageuses, on plonge dans un Trash Death plutôt puissant. C'est l'expérience de la scène qui vous a aidé dans vos compositions efficaces.
Amaury : C’est vraiment les compos et l’esprit de l’époque qu’on retrouve !
Julien : En l’occurrence, pas tout à fait, puisque les compos de cet album datent de 2006/2007. Les influences de base du groupe sont In Flames, Soilwork, The Haunted, Dark Tranquillity, mais aussi Machine Head, Killswitch Engage ou encore Mnemic. Je pense que c’est plus ça qui explique la rage qui transpire de ces titres. Par contre, l’expérience de la scène et les influences et expériences de chaque membre du line-up actuel nous aident à aborder la composition différemment et à rendre chaque titre plus catchy.
L&T: Comment vous définissez votre musique car j'ai parlé de Trash Death, mais on pourrait aussi rajouter Metalcore, un peu de melo aussi ?
Julien : Voilà, tu as tout dit. Si on ne se fie qu’à cet album, Thrash/Death, Death mélodique, Metalcore, sont les étiquettes qui correspondent le mieux. Pour la suite de notre parcours, on peut rajouter des touches de Prog, de Djent, des côtés un
peu plus purement Death ou Indus à la Strapping Young Lad… Je vais te sortir un truc hyper bateau pour une interview de groupe de Metal, mais : on ne se fixe pas vraiment de limites de style ! (rires)
Batt : j'ajouterais que moi je leur en donne, des limites, mais ils ne m'écoutent pas...
L&T: C'est un album très dense, intense même, où nous entraînez-vous avec ce nouvel opus ?
Amaury : cet album a été très influencé Melodeath, on n’était pas aussi attirés par la musique Prog ou d’autres courants comme on l’est maintenant. Le résultat est donc plus direct, plus intense, c'est vrai. Les chansons sont un peu plus formatées sur leur structure et font rarement plus de 4mn. Je dois avouer que nous replonger dans ce genre de morceaux en pleine composition de l’album suivant nous a donné un coup de frais ! Comme si ça nous avait permis de retrouver un “truc” qu’on pouvait avoir inconsciemment perdu de vue depuis. Ça influencera forcément la fin de la composition du prochain album !
L&T: Quels thèmes vous développez ?
Amaury : Alors autant on était arrivé à une forme de concept de façon quasi accidentelle sur “A Bitter End / A Brave New World”, autant les compos de “We’ve Caught the Sun” étaient déjà écrites et n’avaient pas de fil conducteur les reliant et on n’a pas cherché à les réécrire pour en matérialiser un. Les chansons parlent toujours de ces émotions qui nous traversent généralement, une colère, un coup de blues, une déclaration de caractère. Je pense qu’elles parlent à à peu près tout le monde, je fais en sorte d’enlever tout ce qui peut y avoir de trop personnel pour que les gens qui nous écoutent puissent s’y identifier.
L&T: Comment travaillez-vous ? Qui fait quoi ?
Julien : Pour ma part, je prends part à la composition des guitares, apporte des idées sur la dynamique des morceaux ("tiens, ça serait bien d'avoir du blast ici, une grosse partie de double là, ici des guitares harmonisées", etc…), joue les correcteurs sur les textes. Je m'occupe aussi de la partie VRP inhérente à la vie d'un groupe, des réseaux sociaux et du booking. Oh ! Et je fais du houmous aussi ! (Rires)
Amaury : Et moi je le mange, et… c’est tout ce que je fais ! Non, plus sérieusement, en plus de mes parties de chant, j’ai toujours été impliqué dans la composition. Les autres me laissent faire le cuistot, le maître d’oeuvre, celui qui pioche dans la
boîte à idées et qui structure le tout pour faire la chanson finie. Oh ! Et je fais des cookies !
Batt : Pour ma part, je préfère m'éloigner de la composition pour ne pas la dénaturer. L'expérience m'a montré que ces messieurs s'en sortent très bien sans moi. Je préfère allouer ma créativité à la partie graphique. Oh ! Et je fais des…euh….moi j’achète des chips….(rires)
L&T: Je suppose que la pandémie a été un frein dans la vie du groupe, mais est-ce qu'elle ne vous a pas aussi permis de travailler plus profondément avec peut-être plus de recherche au niveau du son ?
Julien : P'tain mais t'étais dans le groupe pendant tout ce temps ? Encore une fois, tu tapes juste. La période COVID nous a permis, au-delà de la réflexion sur le projet "We've Caught the Sun" de nous remettre à la composition et d'avancer voire boucler 10 nouveaux titres qui apparaîtront sur le prochain album, dans un futur que l'on espère pas trop lointain !
L&T: Sans parler de maturité, le chant a beaucoup évolué, plus efficace lui aussi à l"image de l"album. Vous avez travaillé comment pour changer à tel point ?
Amaury : Tout simplement parce qu’il y a 15 ans entre l’album original et celui-là ? (rires) En vrai, je le sens aussi entre “A Bitter End / A Brave New World” qui date de 2018 et “We’ve Caught the Sun”. J’explique pas, on bosse tous nos instruments, je fais de même avec le mien. Mais je pense qu’encore une fois, c’est l’efficacité des compos de l’époque qui te font cet effet.
L&T: Cet album a été composé dans l'optique de la scène ? En fait vous pensez "live" quand vous écrivez vos compos ou pas forcément ?
Julien : Je ne réfléchis pas forcément en rendu live quand je compose, non… Généralement, les riffs qui finissent en compo m'apparaissent en tête comme si je les écoutais déjà sur un album, ils me hantent pendant un moment, jusqu'à ce que je les pose sur une guitare. Ils correspondent donc plutôt à du ressenti, à un mix de mes écoutes et mon mood du moment, ce qui apporte au final plus de mélodie ou au contraire plus de hargne.
Batt : En ce qui concerne les parties batteries, c'était une volonté de ma part, oui. Respecter l'écriture de l'époque mais y apporter des patterns que j'ai appris à maîtriser justement sur scène.
L&T: On va parler de l'artwork de cet album qui est vraiment très beau. Qui a eu l'idée ? Qui l'a fait ?
Julien : Il est génial cet artwork hein ?! Ça s'est fait en famille, mais je vais laisser l'auteur en parler !
Batt : Content que ça vous plaise ! En effet, récemment je suis devenu graphiste freelance et nous avons décidé avec mes collègues que je m’occuperais de designer cet opus. A part quelques directions prises en rapport au titre de l’album et quelques références à suivre en exemple, on m’a laissé carte blanche. J’ai donc donné mon maximum pour servir au mieux ces chansons au travers d’un digisleeve et de 4 ou 5 vidéos. La première version de cet album était dans les tons sombres, j’ai choisi aisément de faire l’inverse et de toute manière, j’ai entrevu très rapidement à quoi ressemblerait la “cover”, je voulais ce soleil tout plat façon fresques mythologiques.
L&T: Vous avez toujours eu des artworks particulièrement soignés, c'est important pour vous de présenter des pochettes très travaillées ?
Amaury : c’est important, présenter quelque chose qui va “au-delà” d’une bande-son ! Et là encore on va laisser parler le responsable.
Batt : AAAaaah, la question de l’identité visuelle. Nous vivons dans un monde où l’image est hyper importante et encore plus à une époque où 80% des choses sont validées par les réseaux sociaux. Alors quitte à faire des images, autant les réfléchir et leur donner un sens. Pour ma part, mes souvenirs les plus marquants de mon entrée dans le Metal sont liés à l’image : les pochettes d’album et de vinyles totalement poussées à l'extrême, les clips sur MTV (“A.D.I.D.A.S.” de Korn….wouah……), quand j’avais 7 ans, mon oncle avait même des oreillers Metallica et Megadeth !
L&T: On a des questions rituelles pour terminer nos interviews : la première, pourriez vous définir "Monolyth" en 2 ou 3 mots ?
Julien : J'ai voulu répondre "Liberté, Égalité, Fraternit" sur le ton de la connerie, et en fait je réalise que vu de l'intérieur c'est pas forcément loin de la vérité, c'est fou ! (Rires)
Plus sérieusement :
- Puissance
- Feeling
- Unité
L&T: Et pour conclure, quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Julien : Je suis en route pour un concert de Furax Barbarossa (Rap) et donc en pleines révisions avec son dernier album "Caravelle" qui est une vraie bombe ! Sinon pour rester dans le Metal : le dernier In Flames, Lódz, Redsphere, Klone, Soilwork, Deficiency, ça ne s'arrête jamais !
Amaury : Oui ils tuent ces skeuds ! On est assez éclectiques, mais on écoute sans arrêt de la musique. Ce qui fait que c’est très variable selon nos humeurs ou même les moments de journée. Là cette semaine, je me refais la disco de Caligula’s Horse, un groupe de Prog Australien que j’adore, mais que je n’ai jamais réussi à faire accrocher aux autres. Tant pis, ils resteront mes chouchoux à moi seul (rires).
Julien : Mais tu déconnes ??? J’aime beaucoup Caligula's Horse !!! Bon, comparé à toi, c’est vrai que ça doit paraître dérisoire, mais j’aime vraiment ! (rires)
L&T: Merci pour cet entretien. J'ai bien aimé cet album, même si je ne le recommande pas quand on conduit sur l'autoroute !!
Amaury : Je tiens à préciser que nous ne prenons pas en charge les possibles contraventions résultant d’une conduite sous l’emprise de notre musique. Merci à toi pour les questions, on est content de savoir que l’album t’a fait autant d’effet ! (rires)
https://www.facebook.com/monolyth.fr
L&T Le 11.04.2023
L&T: Salut à vous. Vous revenez en 2023 avec "We've Caught the Sun", 15 ans après la sortie de "Catch the Sun". Ca veut dire quoi que la boucle est bouclée ? (Rires)
Julien : Haha non, pas du tout, bien au contraire ! Cet album est un hommage à “Catch the Sun”, album qui a été enregistré par un jeune groupe avec ses talents et compétences de l’époque, et qui sonne maintenant plus que daté et ne rend pas justice à la qualité des compos. On a profité du 15ème anniversaire de cet album pour lui offrir une seconde vie, en remettant tout d’aplomb et en l’enrichissant de nos sonorités et expérimentations qui ont jonché ces 15 années d’existence. C’est aussi une façon de montrer que, malgré la période COVID qu’on a traversé comme tout le monde, on est encore là !
Amaury : C’est une idée qui nous trottait depuis longtemps dans la tête, en parallèle de la composition du “vrai” nouvel album. A un moment, on a décidé de mettre la compo de ce nouvel album en pause et on s’est concentré sur “We’ve Caught the Sun”.
Batt : Pour ma part, “Catch the Sun” correspond à l’époque où j’ai découvert le groupe MAIS AUSSI le style qu’il représente (totalement inconnu pour moi à l’époque, ça a été une vraie claque). Aujourd’hui, faire parti du groupe et avoir une chance de donner ma propre vision de ces morceaux (en tant que batteur et Graphiste sur tout l’artwork) est une vraie fierté. Je suis très reconnaissant d’avoir pu participer à cette expérience, on est bien au-delà d’un simple remaster, donc ;)
L&T: Même si on peut penser "retour aux bases", je trouve que votre son a franchement évolué. Justement, quelles évolutions vous notez par rapport à "Catch the Sun". Quelles soient musicales, vocales voir sur votre manière de composer ?
Julien : Tu as tout à fait raison ! Nous avons accordé beaucoup d’importance à notre son sur cet album, pour aller plus loin que ce que nous avions pu faire sur “A Bitter End / A Brave New World”, notre album précédent. Nous avons trouvé en Rob (RedBeards Studios) un mec à l’écoute, qui a su nous cerner et supporter nos demandes parfois un peu chiantes, il faut le reconnaître, qui a fait preuve d’un professionnalisme incroyable du début à la fin du process. Tous les acteurs impliqués dans les enregistrements (Fred du Studio C&P pour la basse, Larry de Ascenger pour la batterie et les samples) et la prod’ de cet album nous ont apporté beaucoup et ont permis de franchir un cap en termes de rendu final, dont on est super fier !
Amaury : les évolutions sont flagrantes au niveau de nos enregistrements bien sûr ! On a aussi réarrangé certains passages qui faisaient très “jeune”. On a énormément appris en terme de musique en 15 ans, et c’est normal. Maintenant, les chansons sont remises au goût du jour, mais on s’est interdit de trop les dénaturer, pour garder le côté direct, frontal qui ressortait de l’album original. Et on a rajouté ces samples qui permettent à l’album de s’inscrire malgré tout dans la continuité de “A Bitter End / A Brave New World”.
L&T: Je trouve les guitares agressives, rageuses, on plonge dans un Trash Death plutôt puissant. C'est l'expérience de la scène qui vous a aidé dans vos compositions efficaces.
Amaury : C’est vraiment les compos et l’esprit de l’époque qu’on retrouve !
Julien : En l’occurrence, pas tout à fait, puisque les compos de cet album datent de 2006/2007. Les influences de base du groupe sont In Flames, Soilwork, The Haunted, Dark Tranquillity, mais aussi Machine Head, Killswitch Engage ou encore Mnemic. Je pense que c’est plus ça qui explique la rage qui transpire de ces titres. Par contre, l’expérience de la scène et les influences et expériences de chaque membre du line-up actuel nous aident à aborder la composition différemment et à rendre chaque titre plus catchy.
L&T: Comment vous définissez votre musique car j'ai parlé de Trash Death, mais on pourrait aussi rajouter Metalcore, un peu de melo aussi ?
Julien : Voilà, tu as tout dit. Si on ne se fie qu’à cet album, Thrash/Death, Death mélodique, Metalcore, sont les étiquettes qui correspondent le mieux. Pour la suite de notre parcours, on peut rajouter des touches de Prog, de Djent, des côtés un
peu plus purement Death ou Indus à la Strapping Young Lad… Je vais te sortir un truc hyper bateau pour une interview de groupe de Metal, mais : on ne se fixe pas vraiment de limites de style ! (rires)
Batt : j'ajouterais que moi je leur en donne, des limites, mais ils ne m'écoutent pas...
L&T: C'est un album très dense, intense même, où nous entraînez-vous avec ce nouvel opus ?
Amaury : cet album a été très influencé Melodeath, on n’était pas aussi attirés par la musique Prog ou d’autres courants comme on l’est maintenant. Le résultat est donc plus direct, plus intense, c'est vrai. Les chansons sont un peu plus formatées sur leur structure et font rarement plus de 4mn. Je dois avouer que nous replonger dans ce genre de morceaux en pleine composition de l’album suivant nous a donné un coup de frais ! Comme si ça nous avait permis de retrouver un “truc” qu’on pouvait avoir inconsciemment perdu de vue depuis. Ça influencera forcément la fin de la composition du prochain album !
L&T: Quels thèmes vous développez ?
Amaury : Alors autant on était arrivé à une forme de concept de façon quasi accidentelle sur “A Bitter End / A Brave New World”, autant les compos de “We’ve Caught the Sun” étaient déjà écrites et n’avaient pas de fil conducteur les reliant et on n’a pas cherché à les réécrire pour en matérialiser un. Les chansons parlent toujours de ces émotions qui nous traversent généralement, une colère, un coup de blues, une déclaration de caractère. Je pense qu’elles parlent à à peu près tout le monde, je fais en sorte d’enlever tout ce qui peut y avoir de trop personnel pour que les gens qui nous écoutent puissent s’y identifier.
L&T: Comment travaillez-vous ? Qui fait quoi ?
Julien : Pour ma part, je prends part à la composition des guitares, apporte des idées sur la dynamique des morceaux ("tiens, ça serait bien d'avoir du blast ici, une grosse partie de double là, ici des guitares harmonisées", etc…), joue les correcteurs sur les textes. Je m'occupe aussi de la partie VRP inhérente à la vie d'un groupe, des réseaux sociaux et du booking. Oh ! Et je fais du houmous aussi ! (Rires)
Amaury : Et moi je le mange, et… c’est tout ce que je fais ! Non, plus sérieusement, en plus de mes parties de chant, j’ai toujours été impliqué dans la composition. Les autres me laissent faire le cuistot, le maître d’oeuvre, celui qui pioche dans la
boîte à idées et qui structure le tout pour faire la chanson finie. Oh ! Et je fais des cookies !
Batt : Pour ma part, je préfère m'éloigner de la composition pour ne pas la dénaturer. L'expérience m'a montré que ces messieurs s'en sortent très bien sans moi. Je préfère allouer ma créativité à la partie graphique. Oh ! Et je fais des…euh….moi j’achète des chips….(rires)
L&T: Je suppose que la pandémie a été un frein dans la vie du groupe, mais est-ce qu'elle ne vous a pas aussi permis de travailler plus profondément avec peut-être plus de recherche au niveau du son ?
Julien : P'tain mais t'étais dans le groupe pendant tout ce temps ? Encore une fois, tu tapes juste. La période COVID nous a permis, au-delà de la réflexion sur le projet "We've Caught the Sun" de nous remettre à la composition et d'avancer voire boucler 10 nouveaux titres qui apparaîtront sur le prochain album, dans un futur que l'on espère pas trop lointain !
L&T: Sans parler de maturité, le chant a beaucoup évolué, plus efficace lui aussi à l"image de l"album. Vous avez travaillé comment pour changer à tel point ?
Amaury : Tout simplement parce qu’il y a 15 ans entre l’album original et celui-là ? (rires) En vrai, je le sens aussi entre “A Bitter End / A Brave New World” qui date de 2018 et “We’ve Caught the Sun”. J’explique pas, on bosse tous nos instruments, je fais de même avec le mien. Mais je pense qu’encore une fois, c’est l’efficacité des compos de l’époque qui te font cet effet.
L&T: Cet album a été composé dans l'optique de la scène ? En fait vous pensez "live" quand vous écrivez vos compos ou pas forcément ?
Julien : Je ne réfléchis pas forcément en rendu live quand je compose, non… Généralement, les riffs qui finissent en compo m'apparaissent en tête comme si je les écoutais déjà sur un album, ils me hantent pendant un moment, jusqu'à ce que je les pose sur une guitare. Ils correspondent donc plutôt à du ressenti, à un mix de mes écoutes et mon mood du moment, ce qui apporte au final plus de mélodie ou au contraire plus de hargne.
Batt : En ce qui concerne les parties batteries, c'était une volonté de ma part, oui. Respecter l'écriture de l'époque mais y apporter des patterns que j'ai appris à maîtriser justement sur scène.
L&T: On va parler de l'artwork de cet album qui est vraiment très beau. Qui a eu l'idée ? Qui l'a fait ?
Julien : Il est génial cet artwork hein ?! Ça s'est fait en famille, mais je vais laisser l'auteur en parler !
Batt : Content que ça vous plaise ! En effet, récemment je suis devenu graphiste freelance et nous avons décidé avec mes collègues que je m’occuperais de designer cet opus. A part quelques directions prises en rapport au titre de l’album et quelques références à suivre en exemple, on m’a laissé carte blanche. J’ai donc donné mon maximum pour servir au mieux ces chansons au travers d’un digisleeve et de 4 ou 5 vidéos. La première version de cet album était dans les tons sombres, j’ai choisi aisément de faire l’inverse et de toute manière, j’ai entrevu très rapidement à quoi ressemblerait la “cover”, je voulais ce soleil tout plat façon fresques mythologiques.
L&T: Vous avez toujours eu des artworks particulièrement soignés, c'est important pour vous de présenter des pochettes très travaillées ?
Amaury : c’est important, présenter quelque chose qui va “au-delà” d’une bande-son ! Et là encore on va laisser parler le responsable.
Batt : AAAaaah, la question de l’identité visuelle. Nous vivons dans un monde où l’image est hyper importante et encore plus à une époque où 80% des choses sont validées par les réseaux sociaux. Alors quitte à faire des images, autant les réfléchir et leur donner un sens. Pour ma part, mes souvenirs les plus marquants de mon entrée dans le Metal sont liés à l’image : les pochettes d’album et de vinyles totalement poussées à l'extrême, les clips sur MTV (“A.D.I.D.A.S.” de Korn….wouah……), quand j’avais 7 ans, mon oncle avait même des oreillers Metallica et Megadeth !
L&T: On a des questions rituelles pour terminer nos interviews : la première, pourriez vous définir "Monolyth" en 2 ou 3 mots ?
Julien : J'ai voulu répondre "Liberté, Égalité, Fraternit" sur le ton de la connerie, et en fait je réalise que vu de l'intérieur c'est pas forcément loin de la vérité, c'est fou ! (Rires)
Plus sérieusement :
- Puissance
- Feeling
- Unité
L&T: Et pour conclure, quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Julien : Je suis en route pour un concert de Furax Barbarossa (Rap) et donc en pleines révisions avec son dernier album "Caravelle" qui est une vraie bombe ! Sinon pour rester dans le Metal : le dernier In Flames, Lódz, Redsphere, Klone, Soilwork, Deficiency, ça ne s'arrête jamais !
Amaury : Oui ils tuent ces skeuds ! On est assez éclectiques, mais on écoute sans arrêt de la musique. Ce qui fait que c’est très variable selon nos humeurs ou même les moments de journée. Là cette semaine, je me refais la disco de Caligula’s Horse, un groupe de Prog Australien que j’adore, mais que je n’ai jamais réussi à faire accrocher aux autres. Tant pis, ils resteront mes chouchoux à moi seul (rires).
Julien : Mais tu déconnes ??? J’aime beaucoup Caligula's Horse !!! Bon, comparé à toi, c’est vrai que ça doit paraître dérisoire, mais j’aime vraiment ! (rires)
L&T: Merci pour cet entretien. J'ai bien aimé cet album, même si je ne le recommande pas quand on conduit sur l'autoroute !!
Amaury : Je tiens à préciser que nous ne prenons pas en charge les possibles contraventions résultant d’une conduite sous l’emprise de notre musique. Merci à toi pour les questions, on est content de savoir que l’album t’a fait autant d’effet ! (rires)
https://www.facebook.com/monolyth.fr
L&T Le 11.04.2023