interview

Krysaor
Rencontre avec Arnaud, batteur et fondateur du groupe Krysaor. Il nous parle de l'album "Foreword". Un voyage où la mythologie grecque et romaine ne sont pas très loin des réalités actuelles. Un bel album, puissant et énergique qui ravira les amateurs de heavy, maus avec des touches symphoniques et prog...


L&T: Salut Arnaud. Question que forcément on doit vous poser tout le temps, et donc moi aussi, pourquoi ce nom de groupe "Krysaor" ?
Arnaud: Alors pourquoi Krysaor ? C'est avant tout une question de sons et également de sujets que j'aime bien : la mythologie grecque et la Rome Antique. Krysaor est un des fils de Poséidon qui s'est opposé à Méduse. Et je trouvais que ça sonnait bien, que la signification du nom était sympa et que ça permettait de donner des ouvertures intéressantes avec un côté narratif et scénaristique. Et donc voilà, adjugé vendu.

L&T: Comment définis-tu votre musique ? Heavy, Symphonique, un peu de prog, bref un mélange de tout ça ?
Arnaud: J'ai beaucoup de mal à définir Krysaor dans la mesure où les différents morceaux reflètent à différentes échelles, les aspects des différents artistes que j'ai pu écouter. Metallica, Toto, Dream Theater... Pleins de choses. Donc Krysaor c'est une grosse base heavy, quelques entrées en symphonique, quelques entrées en prog. En fait j'aime bien dire Metal au sens large du terme.

L&T: Toutes les titres ont une touche différente les uns des autres ?
Arnaud: Tout à fait. Ça me fait plaisir que tu l'entendes. Ce n'est pas forcément une volonté car c'est plutôt une écriture à l'instinct mais c'est vraiment le fruit de tout ce que j'ai pu écouter qui se ressent dans ma manière d'écrire et composer la musique.

L&T: La voix se rapproche beaucoup des voix Heavy des années 80 et 90, ce sont des références ?
Arnaud: Je t'avoue que j'ai laissé libre court à Gus d'interpréter les chansons de la manière qu'il voulait. Après Gus a un sacré registre vocal. Il est capable de chanter de manière très douce ou érailler sa voix pour plus de puissance. Ce n'était pas voulu en tous cas.

L&T: Comment s'est fait ou plutôt comment s'est passée l’arrivée de Gus Monsanto dans le groupe. Je suppose qu'il vous a beaucoup apporté ?
Arnaud: Tout à fait. A la base on devait jouer au Off du Hellfest et c'est à ce titre là qu'il nous a rejoint. On a joué, ça s'est super bien passer et du coup on s'est dit qu'on allait faire un album ensemble. Et c'est vrai que travailler avec lui a été très instructif.

L&T: Quels thèmes vous développez dans votre album "Foreword" ?
Arnaud: On fait du metal donc on ne va pas forcément parler de choses très joyeuses. "Celestial Sanctuary" c'est une rêverie de quelqu'un qui se pose la question sur ce qu'il se passerait s'il pouvait voler. "Abyss Of Oblivion" est un morceau plus réaliste sur la dépression, sur le profond mal-être de quelqu'un qui est en souffrance avec la volonté d'en finir en se disant que ce serait la solution à tous ces maux. "Let There Be Light" et "By Your Side"  sont 2 morceaux qui parlent de batailles, de valeurs, de sacrifices.  "The Disciple" est une chanson sur un disciple qui se rappelle des conversations avec son maître sur le vieux monde et qui voit le monde d'aujourd'hui et qui se dit qu'on a peut-être raté quelque chose. "Emperor Of The Seas" met en scène le personnage de Krysaor , le fil de Poseidon qui revendiquerait le trône. Quant à "The Gate", c'est un morceau qui est plus philosophique sur les choix de la vie, les portes qui s'ouvrent et qui se ferment. La peur et le doute avec une petit passage sur la "Porte de l'Enfer" de la "Divine Comédie" de Dante.

L&T: Des thèmes bien noirs quand même, ce sont des expériences personnelles, des ressentis du moment ou bien de l'inspiration et des envies de parler de ça ?
Arnaud: C'est un peu de tout ça. Je n'ai pas vraiment de fil directeur quand j'écris. Ça peut être n'importe quoi qui m'inspire, un élément de ma vie par exemple. Un peu de tout en fait. Mais le dosage d'autobiographie est plus ou moins important, tu vois. Il y a un petit peu de tout mais ça reste quand même de la fiction. Je ne suis pas le personnage décrit dans "Abyss Of Oblivion" par exemple (rire).

L&T: Avec ta passion pour la mythologie grecque ou romaine, tu n’as pas eu envie de faire un album uniquement sur un thème là-dessus.
Arnaud: Si tout à fait. Tu as très bien vu la chose. Je m’incline.

L&T: Il y a un certain contraste entre la musique, et son rythme soutenu, même entraînant et les thèmes abordés qui sont assez sombres ?
Arnaud: Tu veux dire un décalage entre la musique et la noirceur des paroles ? Oui je vois très bien ce que tu veux dire. Mais en fait mes compositions c'est comme je te l'ai dit tout à l'heure une question d'instinct, d'envie sur le moment. Même si le morceau semble plus "guilleret" sur le plan musical, moi j'écris des paroles noires et finalement j’ai gardé ce concept. J'aime bien ce contraste entre les deux, même si ce n'est pas ce qui était spécialement recherché. Il n'y a pas de calcul là-dessus même si on aurait pu, peut-être, y faire attention effectivement.

L&T: Vous alternez morceaux "courts" et morceaux plus longs, pourquoi ce choix ?
Arnaud: On s'est mis à la place de ceux qui allaient écouter. Et on s'est dit "quel serait un ordre logique et digeste surtout pour écouter tout ça". Bien attaqué avec "Celestial Sanctuary", puis un morceau court qui est un percutant "Abyss Of Oblivion", puis un petit peu de chant avec "By Your Side" et enchaîner ensuite avec un morceau court plus planant moins violent. Voilà on a été plutôt dans la hiérarchisation des chansons. Avec un ordre qui permet une écoute confortable pour aller jusqu'au bout pour ceux qui veulent écouter l'album de bout en bout, en une seule fois. Un ordre qui soit assez varié et supportable (rire).

L&T: Ça pourrait être la set list du concert ?
Arnaud: Ah oui tout à fait. En gardant peut être “Emperor of the Seas” à la fin comme on fait.

L&T: Sur le dernier morceau de l'album "The Gate", on dirait que tout le monde s'est bien fait plaisir non ?
Arnaud: Oui oui c'est vrai après c'est une sorte de fer de lance que je me force à avoir. Quand j'écris les morceaux j'aime bien que tout le monde ait des parties intéressantes. Alors ça m'a valu des prises de bec avec certains membres notamment sur les paroles où on m'a souvent reproché qu'il y ait beaucoup trop de mots mais bon pour que les paroles aient un sens il faut qu'il y ait tout ça. Et "The Gate" c'est un peu ce concept-là. Je voulais que tout le monde ait un peu la place de s'exprimer. Il y avait, par exemple, très peu de solo de clavier sur le reste de l'album mais là sur ce morceau-là, le solo est important idem pour la guitare et la basse.

L&T: Oui, très grosse présence de la basse ?
Arnaud: Oui c’est vraiment elle qui fait le riff principal. On inverse presque avec la guitare. Alors encore une fois on aime ou on n'aime pas. Mais moi je me mets à la place de ceux qui jouent et je me mets à la place des auditeurs aussi. Et ça permet de voir et d'entendre autre chose.

L&T: Ce morceau semble faire référence à "La porte des Enfers" de Dante. Ça fait partie d’une de tes passions ?
Arnaud: Non pas vraiment. Mais ça fait partie d'un mouvement de la littérature italienne. Et c'est surtout une très belle histoire. Et moi j'étais sur cette thématique de la porte. Je me suis rappelé justement de ce passage de la porte des Enfers que j'ai imbriqué dans le pré-chorus. Je trouve ce passage puissant.

L&T: Je le disais en rigolant tout à l’heure, mais tu aurais plus presque faire du Black avec des sujets comme ça ?
Arnaud: Oui pourquoi pas. Mais j’avoue que j’écoute très peu de Black.

L&T: Tu as déjà eu des retours sur l'album. Les chroniques semblent plutôt positives, c'est encourageant ?
Arnaud: Complètement oui. Il y en a eu pas mal qui sont tombés et concrètement, c'est positif voire même très positif. Et c'est très plaisant (rire). On sort un album pour nous, pour la première fois de manière officielle et, forcément, tu te poses des questions sur comment la presse va le percevoir ou comment vont le recevoir les professionnels et le public. Et le fait de voir toutes ses réactions, j'avoue que ça fait très plaisir. C'est une sorte de sentiment d'accomplissement.

L&T: On vous a vu l'an dernier sur le Off du Helfest by Leclerc Clisson, c'était une belle expérience ? 
Arnaud: Oui c'était un vrai concert en marge d'un des plus gros festivals d'Europe. Moi j'avais fondé le groupe quand j'étais encore au lycée, de manière complètement dilettante. Et arriver jusqu'au Off du Helfest by Leclerc Clisson, c'est une autre dimension pour nous. Donc oui, c'était une super expérience.

L&T: Ça donne envie d'aller quelques centaines de mètres plus loin ?
Arnaud: Oui c'est sûr. Dès le jour même l'année dernière, on s'est dit pourquoi on s'arrête là. La mainstage n°1 nous appelle (rire). Bon après ce n'est pas sûr qu'on ait réussi à passer la sécurité (rire). C'est vrai que ça fait un petit goût d'inachevé d’être si près du but. Mais voilà on s'est arrêté sur le parking du Leclerc.

L&T: On va pouvoir vous voir bientôt sur une scène ou ça va être compliqué ?
Arnaud: Non pas dans un avenir proche. Le chanteur est au Brésil et c'est quand même une grosse contrainte. En plus de Gus, tu as aussi Varenfel et Jules Brosset qui vivent de la musique et qui sont aussi sur de multiples projets. Donc entre les contraintes d'organisation de concerts inhérente aux salles, aux emplois du temps propre à chaque membre, c'est très compliqué. L'échéance, à court terme, va être d'attendre le retour de la presse, des professionnels et du public, et ensuite de se poser les bonnes questions sur ce qu'on veut faire et comment on va le faire. Et voir, à partir de là, comment on peut s'organiser. Mais pour l'instant non, on n'a pas de concerts prévus.

L&T: Vous avez pu bosser tous ensemble avec Gus aussi ou comment ça s’est passé ?
Arnaud: Non. Il a appris des morceaux à un amont du OFF. On a aussi répété un petit peu avant de jouer à Clisson. On a fait la pré-prod ensemble sur Paris et il a enregistré ensuite quand il était de retour chez lui au Brésil.

L&T: Ah ma question conne (il en faut une à chaque fois). J'ai lu que vous vous définissez comme "Légion Céleste". Ça n'a rien à voir avec les "Avengers" ou les "Gardiens de la Galaxie" ? Oui c'était la question conne.
Arnaud: Ah si seulement (rire)… Mais cela dit il y a un côté fédérateur à créer un groupe. À la fois entre les musiciens et tous ceux qui gravitent autour, une sorte de communauté d'Avengers c'est ça.

L&T: Dernière question pour conclure cette interview : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Arnaud: Le dernier morceau que j’ai écouté ? Ça compte un live ?

L&T: Oui. La dernière chose. Tout compte.
Arnaud: Alors les dernières choses que j'ai écoutées ce sont les vidéos de la tournée de Maiden "The Future Past Tour". C'est mon album préféré et quand j'ai vu la set-list, j'étais un peu dégoûté de ne pas pouvoir les voir ici, à Paris. J'attends un concert où je vais pouvoir me délecter de tout ça.

L&T: Merci beaucoup.
Arnaud: Merci beaucoup à toi. 

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L&T Le 30.06.2023
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